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Résumé
Cet article propose un aperçu de la littérature du Congo- Brazzaville dont les débuts remontent à la décade précédant l'Indépendance du pays, en 1960. Il souligne l'importance du roman, l'évolution des thèmes abordés, l'arrivée en nombre des femmes dans l'univers des lettres congolaises et l'influence des troubles sociopolitiques sur la production littéraire de la majorité des auteurs. L'émigration importante des Congolais en direction de la France et du reste du monde joue aujourd'hui un rôle prépondérant dans l'histoire littéraire du Congo, une histoire dominée par le désir des écrivains établis hors du pays de repartir à la source, et la nécessité de s'accommoder des réalités de leur environnement.
Mots-clés
Congo Brazzaville, littérature, roman, histoire littéraire, diaspora congolaise, exil, écrivaines
La littérature congolaise d'expression française du Congo- Brazzaville est née au cours des années 50. Deux romans de Jean Malonga, Coeur d'Aryenne (1953) et La légende de Mpfoumou Ma Mazono (1954) en marquent les débuts. Deux recueils de poésie de Tchicaya U Tam'Si, Le mauvais sang (1955) et de Martial Sinda, Premier chant du départ (1955), attirent aussi l'attention des lecteurs d'alors, mais la littérature du Congo va surtout se faire connaÎtre par la prose, plus facile à appréhender que la poésie. Comme le suggère Jacques Chevrier, l'"irruption du roman à l'horizon [congolais] s'explique sans doute par le fait que toute prose est nécessairement fonctionnelle et qu'il fallait des romanciers pour tenter de rendre compte et d'analyser la nouvelle société en train de s'édifier sous leurs yeux" (1984, 98). Au cours de son évolution, le roman a été fortement marqué par la créativité des écrivains de la diaspora dont les textes ont joué, et jouent encore un rôle prépondérant dans l'histoire littéraire du Congo.
Au moment de l'indépendance du Congo-Brazzaville, proclamée en 1960, plusieurs étudiants et intellectuels rentrent au pays pour proposer leurs rêves culturels, politiques et sociopolitiques à la nouvelle administration en gestation. Seule une poignée d'écrivains restent en France, au nombre desquels Tchicaya U Tam'Si et Martial Sinda qui y vivaient depuis le milieu des années 40. Au cours des années 70-80, la plupart des écrivains marquants vivent donc au pays où une littérature en pleine expansion offre déjà de nombreux titres: La palabre stérile (1968) de Guy Menga, Tribaliques (1971) d'Henri...





