Abstract: In this paper, I propose a reflection on the capacity of a French extrapredicative nominal construction (construction détachée) to construct a discourse frame, with a case study based on a corpus of journalistic portraits. The study pursues a twofold objective. First, the aim is to show that in this construction, a nominal predicate can function as a temporal circonstant and thereby can extend its scope beyond the main clause. Secondly, given that usually the nominal predicate in this construction is assigned a descriptive value, I will endeavour to show what determines the ability of the structure to form "descriptive blocks".
Key words: detached constructions, secondary predication, scope, discourse frame, portrait.
1. Introduction
Cet article a pour objet d'étude la portée cadrative d'un type particulier de constituants périphériques en français - les constructions détachées nominales (CDn). Il s'inscrit dans la suite de nos travaux (Aleksandrova 2012) qui ont démontré que, contre toute attente (Combettes 1998a), un prédicat nominal en construction détachée peut assumer la fonction d'un circonstanciel temporel dont l'équivalent sémantique serait une subordonnée en quand (ex. Enfant, j'aimais le chocolat = Quand j'étais enfant, j'aimais le chocolat). L'objectif principal de cette étude sera donc d'approfondir la réflexion en ce sens et de mener l'analyse au niveau discursif en interrogeant la capacité des CDn de constituer des cadres discursifs (Charolles 1997).
La fonction cadrative est usuellement attribuée aux éléments en position initiale de phrase. Si un bon nombre d'études se sont déjà penchées sur la question du fonctionnement cadratif des différents types de circonstants en général (Charolles 1988, 1997, 2003 ; Prévost 2003a, 2003b ; Charolles & Vigier 2005) et des CD en particulier (Combettes 2005), la question des constituants nominaux en construction détachée n'a pas suscité beaucoup d'intérêt. Cela s'explique aisément d'abord parce que seulement un groupe restreint de lexèmes (des noms temporels (Borillo 1988, Berthonneau 1989)) est connu pour construire des intervalles de référence temporelle (Mardi, je vais à la piscine) et, ensuite, surtout parce que le rôle circonstanciel n'est pas d'emblée associé au domaine substantival. Ceci étant dit, nous proposons d'examiner le fonctionnement des noms en construction détachée pour 1) montrer qu'ils peuvent avoir une portée cadrative quand ils fonctionnent comme des circonstants temporels « typiques » et que 2) toute proportion gardée, la question mérite d'être posée pour certaines CD auxquelles on attribuera une valeur dite « descriptive »2.
En vue de ces objectifs, le travail sur un corpus de portraits3 journalistiques se révèle particulièrement intéressant pour trois raisons. Ce sont des textes monoréférentiels4, produits sur la base d'une interview, en lien avec un fait d'actualité (professionnelle, politique, culturelle, sportive, etc.). Cette saillance thématique5 a une conséquence majeure pour l'organisation temporelle : même si les portraits journalistiques intègrent des aspects biographiques, ils ne retracent pas la chronologie biographique de la personne. Partant, différentes stratégies sont mises en oeuvre pour permettre le dialogue entre les éléments biographiques et les éléments d'actualité6.
Notre corpus7 est constitué de 32 portraits journalistiques recensés dans Le Nouvel Observateur entre 2013 et 2014 et écrits par 18 auteurs différents. L'ensemble du corpus se présente sous forme de fichiers en texte brut qui ont été soumis à un toilettage en vue de leur annotation syntaxico-sémantique. L'annotation a été faite manuellement sous Analec 1.4 (Victorri 2013) et Glozz 2.0 (Widlöcher & Mathet 2009) pour des raisons de complémentarité fonctionnelle entre ces deux logiciels. Concrètement, nous avons construit un modèle, comportant un certain nombre d'unités d'annotation, susceptible d'être enrichi pour le besoin des études futures. L'unité CD se définit par des propriétés qui à leur tour prennent différentes valeurs. Par exemple, pour chaque CD, nous avons enregistré les propriétés suivantes (les valeurs sont indiquées entre parenthèses) :
- fonction cadrative (oui ; non),
- position (initiale ; finale ; préverbale ; postverbale),
- tag (participe; construction absolue; SADJ; SADV; SN; SP, etc.),
- valeur (descriptive ; temporelle),
- facette (âge ; études ; professionnel ; familial ; etc.).
Précisons que nous avons uniquement annoté les constructions détachées relatives à la personne décrite dans le portrait.
2. Deux prémisses : constructions détachées et cadres de discours
Présentons brièvement, d'une part, ce que nous entendons par construction détachée et, d'autre part, les très grandes lignes de la théorie des cadres discursifs développée par Charolles.
2.1. Les constructions détachées
Les constructions détachées (CD) sont des constituants extraprédicatifs. Combettes (1998a) énonce quatre critères nécessaires à leur identification parmi d'autres constructions périphériques comme les appositions, les adverbes de phrase ou les circonstants : la détermination8, la position9, la prédication seconde et la co-référence. La littérature sur le sujet étant très riche10, nous nous contenterons de souligner deux spécificités des CD. La première est leur caractère nonréférentiel11, qui a pour conséquence un effet d'attente de l'élément support sur le plan discursif (1). La seconde concerne le fait que si, usuellement, les différentes valeurs sémantiques des CD (descriptive, temporelle, etc.) sont tributaires de l'identité morphosyntaxique de leurs constituants (noms, adjectifs, participes, gérondifs, constructions absolues, etc.), sous certaines conditions (Aleksandrova 2012), une CD nominale peut jouer pleinement un rôle de circonstant temporel (2) :
(1) Député-maire de Tourcoing, ...
(il est aujourd'hui la nouvelle étoile montante de l'équipe Sarkozy)
(2) Gamin, se souvient Jean-Yves, Éric était le petit dernier qui faisait rire tout le monde.
= Quand il était gamin, Éric était ...
Un substantif en CD joue le rôle d'un circonstant temporel à deux conditions12. La première est liée au caractère non référentiel de la construction même : le substantif doit être dépourvu de déterminant et de modifieur (c'est-à-dire qu'il doit être non-actualisé). La deuxième est plus difficile à circonscrire parce qu'il s'agit du sémantisme propre du nom (voir infra). Dans tous les cas, la co-référence (dans l'exemple ci-dessous la CD Gamin est coréférentielle avec le sujet Éric) et la prédication seconde (la CD est une proposition réduite à son prédicat ou à une partie du prédicat) permettent de distinguer clairement ces constructions des circonstants temporels « typiques ».
Enfin, ajoutons que, même si le caractère extraprédicatif des CD leur confère, théoriquement, une liberté de position, il a été observé à maintes reprises que les CD apparaissent de façon privilégiée dans la zone initiale de la phrase. Dans la mesure où l'on sait que cette position est « réservée »13 aux constituants qui sont à même d'assurer le rôle de liaison entre l'amont et l'aval du texte, il est légitime de nous demander si les CD nominales à valeur temporelle ont un fonctionnement similaire aux circonstants en termes de portée cadrative.
2.2. Les cadres du discours et la portée cadrative
La théorie des Cadres du Discours14 a été développée notamment dans Charolles 1997 qui adopte une approche incrémentielle du traitement de l'information. Elle repose, d'une part, sur le principe de pertinence (l'annonce d'une circonstance sous laquelle une ou des propositions sont vraies) et, d'autre part, sur le principe général d'attachement à gauche (au fur et à mesure que le texte se développe, les propositions arrivantes sont à rattacher au contexte déjà présent en mémoire). Par exemple, si on a la progression discursive suivante :
(3) En général, Pi. X, Pi+n
l'approche incrémentielle permet de rendre compte que c'est au niveau de l'élément X que l'on comprend à la fois le type de spécification (spatiale si X=chez nous, ici, en France, ... ; temporelle si X= aujourd'hui, en/depuis 2000, dans les années 80, ... ; énonciative si X= à mon avis, selon ...) et la teneur sémantique de En général. La théorie repose sur un certain nombre d'opérations (installation, projection, unification, intégration, subordination, fermeture, etc.) qui explicitent le traitement informationnel et la mise en relation des différents cadres. À titre d'exemple, si un paragraphe ayant pour cadratif En France est suivi d'un second paragraphe qui commence par Au Japon, on considèrera que l'instanciation de ce dernier univers15 marque la fermeture du précédent. En revanche, on parlera de subordination si le second paragraphe commence par En Alsace.
En tant que marqueurs de cohésion, les cadres de discours constituent un plan d'organisation discursive et assurent un traitement unifié pour un nombre d'éléments textuels en fonction d'un critère sémantique (temporel, spatial, énonciatif, etc.). En ce sens, ils « contribuent à subdiviser et repartir les informations apportées par le discours » (Charolles 1997 : 33) sans être un topique en soi. Il est important de préciser que la portée cadrative d'une unité n'est pas à confondre avec sa portée sémantique : tandis que la portée sémantique d'un circonstant peut être limitée ou non à la phrase d'accueil, sa portée cadrative, elle, s'étend à l'ensemble des unités phrastiques que l'on peut indexer comme appartenant au cadre temporel qu'il construit.
3. Vue d'ensemble sur les données du corpus
Dans notre corpus nous avons annoté 129 CD relatives à la personne-objet du portrait, dont le tableau suivant renseigne a) la valeur que nous leur avons attribuée (descriptive, temporelle) ; b) l'identité morpho-syntaxique des constituants (construction absolue, participe passé, adjectif, substantif, syntagme prépositionnel) et c) si la CD a une portée cadrative ou non.
Précisons que dans 47,62% des cas la valeur temporelle est traduite par un SP, dans 28,57% par un PP et dans 23.81% par un SN. En revanche la valeur descriptive des CD s'exprime dans l'ordre décroissant par un SN (40.26%), un PP (37.66%), un SP (10,39%), un SADJ (9.09%) et enfin par des constructions absolues (2.6%). Parmi les CD temporelles, 80% ont une portée cadrative, alors que c'est le cas pour seulement 32% des CD à valeur descriptive.
Enfin, notons que parmi les CD cadratives, 40.32% sont des SN, 33.87% sont des PP et 21% sont des SP. Regardons plus en détails à présent les CDn.
4. La fonction cadrative des CD nominales dans les portraits journalistiques
Dans cette section nous analysons de plus près la portée cadrative des CD nominales, parce qu'elles semblent se voir attribuer d'emblée une valeur descriptive, étant, de ce fait, considérées comme résultant d'une opération attributive (Veilleur de nuit, Max est fatigué = Max est veilleur de nuit/Max est fatigué). Gardons en tête le fait que, selon Combettes (2005 : 34), les CD « descriptives », qui dénotent des états du référent auquel elles se rapportent, sont à opposer aux CD « temporelles » ou plus généralement « circonstancielles », parce qu'elles n'établissent pas de relations sémantiques particulières (temporalité, cause, hypothèse, concession, etc.) avec la prédication principale. Cependant, comme nous le verrons, un substantif en CD peut endosser aussi bien un rôle descriptif que temporel. Des arguments de nature différente permettent, d'une part, de décider si oui un non une CD nominale a une portée cadrative et, d'autre part, de délimiter l'étendue de cette portée.
4.1. Les CD nominales à valeur temporelle
Commençons par le cas de figure qui nous paraît le plus clair - les CDn temporelles. Comme nous avons pu le démontrer ailleurs (Aleksandrova 2012), et c'est une spécificité du français, le prédicat nominal seul peut assumer une valeur temporelle en CD. Toutefois il faut souligner qu'il y a un type de noms humains - ceux qui, comme enfant, adolescent, etc., dénotent des phases de la vie humaine - qui semblent être particulièrement à même de jouer ce rôle. Dans l'exemple suivant :
(4) « Enfant, j'étais très actif |P1|. Ma vie, c'était le sport en général : le saut, le fond, mais aussi le slalom et le foot en été ». |P2| L'attraction du haut niveau n'a opéré que plus tard. |P3|
enfant joue le rôle d'un circonstant introduisant une période temporelle construite par la CD et qui sert d'ancrage pour P1. De même que les circonstants, la CD projette un ensemble d'universparents (Charolles 1997) du même type (adolescent, adulte, jeune, à 6/10/15 ans, etc.). Ces univers-parents correspondent aux circonstances différentes du cadre discursif C, en l'occurrence enfant, qui sont potentiellement actualisables dans la suite du discours (en d'autres termes, les univers-parents peuvent demeurer virtuels). Si c'est le cas, comme dans l'exemple ci-dessus, l'absence d'indice de fermeture de l'univers actualisé ou d'ouverture d'un nouvel univers fait que le contenu propositionnel de ce qui suit (P2) se trouve sous la circonstance C (sous la portée de la CD enfant). Si l'on reprend la schématisation de Charolles, on peut représenter (4) de la façon suivante:
La preuve que la portée de la CD s'étend à la deuxième proposition est la contrainte qu'elle impose sur le temps verbal, un présent en P2 entravant quelque peu la cohérence de l'ensemble :
(5) ? Enfant, j'étais très actif |P1|. Ma vie, c'est le sport en général : le saut, le fond, mais aussi le slalom et le foot en été ». |P2| L'attraction du haut niveau n'a opéré que plus tard. |P3|
Il en va de même dans les exemples suivants, où l'imparfait dans la principale est de mise. Autrement dit, il est impossible pour un prédicat comme enfant d'être attribué au moment où le référent se trouve en enfance16 :
(6) Son père était réalisateur, sa mère est une productrice réputée (elle a produit « Amour », le dernier Haneke). Avant d'accepter le jeu du portrait, sa crainte a été qu'on ne le présente comme un « fils de ». « Enfant , tout le monde me demandait si je voulais travailler dans le cinéma ». |P1| Surtout pas! C'est un métier terrifiant, qui nécessite beaucoup de moyens et donc une prise de risque.
(7) Gamin, se souvient Jean-Yves, Éric était le petit dernier qui faisait rire tout le monde. |P1| Leurs grands-pères étaient pasteurs, l'un adventiste, d'origine suisse, l'autre protestant, d'origine norvégienne. « Un jour Éric m'a dit : on peut penser qu'un pasteur porte une parole et une écriture devant une communauté ». Pour le reste, rien ne prédestinait au théâtre ces fils de cardiologue.
(8) Jeune homme, il slamait sur les textes de son grand-oncle, Kateb Yacine, l'écrivain de la révolte algérienne. |P1| Il a été fondateur pour moi. Sa poésie est brute, sauvage, extrêmement subtile et riche « du point de vue de la langue française ».
Chaque CD a pour équivalent sémantique une subordonnée en quand (Quand il était enfant/gamin/jeune homme) fixant ainsi les circonstances temporelles dans lesquelles la prédication principale est dite vraie. Ce qui est remarquable dans ces exemples est la façon dont se fait la fermeture du cadre temporel ainsi construit en délimitant la portée de la CD. L'exemple (7) est identique à ce qu'on vient de voir plus haut à ceci près que le cadratif gamin est fermé par un changement de référent (les grands-pères). Dans (6) et (8) en revanche ce qui permet de fixer la borne droite de l'intervalle temporel instancié par les CD enfant et jeune homme, c'est un changement de type de discours : il s'agit du passage respectivement au discours direct dans (8) (typographie, emploi du je) et à ce que l'on peut considérer comme un discours indirect libre (discours polyphonique par excellence, en l'absence d'indication typographique, il est difficile d'attribuer la charge énonciative à la personne du portrait ou au journaliste) dans (6).
La capacité de ces CD nominales à construire la trame temporelle du discours est la conséquence directe du fait qu'elles véhiculent une information temporelle, ce qui les rapproche du fonctionnement circonstanciel. Les noms qui dénotent les différents âges de la vie humaine, renvoient de façon intrinsèque à une période bornée, référentiellement nécessaire dans la carrière d'un être humain. Autrement dit, contrairement à un nom de profession par exemple, les noms d'âge dénotent des propriétés essentielles, immuables. Rappelons-nous cependant que la relation de coréférence que les CD entretiennent avec un élément de la prédication principale les distingue clairement des autres adverbiaux. Le rôle circonstanciel des CD supra n'est pas incompatible avec leur rôle de maintien thématique. C'est d'ailleurs ce qui fait la spécificité de ces constructions. Elles participent de la construction textuelle sur deux plans : il s'agit d'ancrage et balisage temporel de la narration, d'une part, et de maintien thématique et continuité référentielle, de l'autre. On remarquera le fait que ces CD occupent une position initiale dans la phrase : une position thématique, prédestinée à accueillir des éléments susceptibles de jouer un rôle cadratif. Dans cette position, la CD opère une mise en place référentielle, suivie de l'expression des liens coréférentiels avec un élément de la principale. La plupart du temps il s'agit d'une reprise pronominale, assumant ainsi la progression thématique constante. Considérons l'exemple suivant :
(9) Enfant, il1 était tombé aux mains des Galla, dont le chef, avant qu'il2 soit repris, l'éleva comme son propre fils. |P1| Adolescent, il3 échappa au sort habituel des princes candidats à la succession, enfermés dans le monastère-forteresse de Guéchén.|P2|
La première CD (enfant) a un rôle cadratif (portée vers l'amont du texte, P1) tout en constituant un indice référentiel pour la suite du texte. Autrement dit, enfant, contrairement à adulte par exemple, implique que son support référentiel est forcément un référent humain (*Enfant, ce chiot pèse déjà 10 kg vs Adulte, ce chiot atteint les 60 kg). La coréférence est établie avec le sujet il1 et le maintien thématique est assuré par les pronoms il2 et l'. La CD adolescent, pour sa part, assume à la fois un rôle cadratif, avec une portée vers l'aval du texte (P2), et un rôle de maintien thématique, puisqu'elle est en relation de coréférence non seulement avec il3 mais aussi avec les éléments déjà présents dans la mémoire discursive.
Ces CD peuvent aussi apparaître dans un texte à progression thématique linéaire. Dans l'exemple ci-dessous, la CD adolescent permet qu'un élément en position rhématique (son fils) passe en position thématique (sous forme de prédication seconde) tout en bénéficiant de la recatégorisation. En même temps, comme en (9), la CD joue sur le plan de la chronologie temporelle, parce qu'elle marque le début d'une nouvelle période (qui peut se faire par rapport à une autre CD - enfant, dans l'exemple précédent - ou bien à une information présente dans le contexte - 8 ans ci-dessous) :
(10) De retour à Londres en 1965 alors que John a 8 ans |P1|, Ann devient junkie abandonnant ainsi son fils à la rue |P2|. Adolescent, le caractère de John se révèle violent et imprévisible |P3|. Il écoute David Bowie et T-Rex avant de devenir fan des Ramones |P4|.
Pour conclure, observons avec Charolles que
Les deux grands systèmes de relations qui interviennent dans la cohésion extraphrastique sont donc étroitement liés, sauf que ils tirent dans deux directions opposées : les anaphores et les connecteurs tirent vers l'amont, les adverbiaux cadratifs vers l'aval, avec bien entendu, toutes sortes de formes qui tirent dans les deux sens ... (2003 : 45)
Les noms d'âge en CD font partie de ces structures qui, par leur statut, position et mode de construction ont un double potentiel - celui d'assurer le maintien thématique et de participer à la structuration discursive.
4.2. Les CD nominales à valeur descriptive
Selon Combettes (2005), les CD descriptives ne peuvent avoir qu'une portée restreinte, parce qu'elles résultent du détachement d'un constituant qui entretient des relations très étroites (attributives) avec le référent de la principale. En effet, si le maintien thématique assuré par la CDn ne peut être tenu comme garant de sa portée cadrative en général et a fortiori pour les portraits où l'on observe rarement une concurrence référentielle, il semble qu'on ne peut être que d'accord avec Combettes (ibid. : 38) pour dire que la portée des CD descriptives en général est restreinte à la proposition d'accueil. Cependant, si nous sommes aussi d'accord pour dire que ce fait est observé dans la plupart des cas, prêtons une attention particulière au sémantisme des noms composant les CD (les attributs dans une proposition complète). S'il faut admettre qu'en l'état actuel de nos recherches, certains points sont de nature spéculative, nous pensons que le sémantisme des noms fait apparaître des différences dans leur fonctionnement qui, jusqu'à un certain point, peuvent se traduire en termes de portée.
Prenons comme point de départ le postulat suivant : les noms dénotant des référents humains impliquent un intervalle d'instanciation référentielle (Aleksandrova 2013). Dit de façon plus triviale, et pour faire vite, pour un être humain être le fils de est un prédicat sortal, vrai pendant toute la vie de l'individu, alors qu'occuper une fonction ou avoir un statut professionnel (être directeur/avocat) est un prédicat transitoire. Sans développer plus en avant, notons que plusieurs arguments permettent de distinguer les prédicats sortaux (dénotant des propriétés référentiellement nécessaires) des prédicats non-sortaux (dénotant des propriétés non essentielles ou transitoires pour l'individu17) : compatibilité avec différents compléments circonstanciels ou des adverbes aspectuels, préférence ou non pour les verbes volitifs et les structures agentives, etc18. Voici quelques exemples illustrant ce propos :
(11) *Fils dans les années 80, P. vs Dramaturge dans les années 80, P.
(12) *Il a tout fait pour devenir fils d'ingénieur. vs Il a tout fait pour devenir dramaturge.
(13) *J'ai choisi d'être fils d'ingénieur. vs J'ai choisi d'être dramaturge.
(14) *J'ai été obligé d'être fils d'ingénieur. vs J'ai été obligé d'être dramaturge.
Si la relation attributive avec le référent de la principale est sous-jacente aux CDn, on peut émettre l'hypothèse que le mode d'attribution (c'est-à-dire la nature du lien entre le type de propriété attribuée et le sujet) est conservé. Considérons les deux exemples suivants où l'on trouve en CD un prédicat sortal (fils de) et un nom de profession (dramaturge) :
(15) Son parcours du combattant commence dans une ambiance « salut les copains » : diplôme d'informaticien en poche, ce natif de Los Angeles, fils d'un ingénieur et d'une commerciale, rejoint en 1998 quelques potes qui viennent de lancer Scour, un napster avant la lettre permettant aux internautes de partager leurs fichiers. [...] Fin 2000, Scour met la clé sous la porte. Kalanick est tellement furieux qu'il crée son « business de la revanche » [...]. En 2006, il va jusqu'à déménager son entreprise ...
(16) [Chapeau] Le petit fils de Jacques Lacan préfère le théâtre au divan pour disséquer l'époque. Dramaturge célèbre, il est aussi le point d'ancrage de toute une génération d'artistes.
(17) Acteur lui-même, il n'a pu finalement pas résister au plaisir d'y apparaître dans la peau du maléfique et difforme Richard Gloucester, mieux connu - merci Shakespeare - sous le nom de Richard II. « À l'origine, raconte Jolly, je voulais juste tenir la barre de mon paquebot. Mais j'avais une vraie frustration de ne pas intégrer mon gros jouet. Là c'est un peu comme si après avoir créé un monde onirique je me promenais dans mon propre rêve : délicieux! Et puis j'avais aussi besoin de tuer mon héros, Henry VI ».
Enfance paisible dans un petit village de deux cents âmes près de Rouen, entre un père imprimeur et une mère infirmière qui « ont toujours été très confiants ». On va parfois au cinéma, au théâtre c'est plus rare ...
Dans (15), la CD en gras intercalée entre le sujet et le prédicat de la principale comporte un prédicat sortal qui par définition ne peut être temporellement délimité. Par conséquent, les différents cadratifs temporels qui suivent (Fin 2000, En 2006) n'ont aucun impact sur l'attribution de la propriété être fils de au référent. Ce qu'on veut dire par là, c'est que, s'il est très certainement exagéré de parler de portée cadrative pour une CDn, néanmoins, selon nous, les prédicats sortaux (qui indiquent la filiation, l'origine, l'appartenance ethnique, etc.) instancient des aspects descriptifs qui n'évoluent pas au fur et à mesure que le texte avance19 et qui, dans ce sens, et seulement dans ce sens, construisent un « cadre descriptif ». Des études psycholinguistiques seront nécessaires pour déterminer dans quelle mesure le lecteur garde en tête ce type d'informations, d'une part, et comment celles-ci influencent (ou non) l'interprétation du reste du texte, d'autre part20. En attendant, considérons les exemples qui suivent.
La CD de l'exemple (16) comporte un nom de profession (dramaturge). Cette occurrence apparaît dans le chapeau de l'article, qui a pour double fonction d'introduire la personne objet du portrait et d'expliciter la raison qui lui vaut ce portrait (en lien avec l'actualité). L'ensemble de l'article est par conséquent construit de façon à développer sa particularité thématique, le choix de présenter la personne sous un des multiples aspects qui construisent son identité. En (17) on observe un cas semblable. Remarquons que le début du deuxième paragraphe de l'exemple, qui fait référence à l'enfance de l'acteur, peut être considéré comme l'ouverture d'un cadre de discours subordonné à celui, général, de la carrière artistique. Cette opération de subordination (à entendre au sens de cadres discursifs, cf. § 2.2. plus haut) va de pair avec l'établissement d'une relation coréférentielle partielle. Celle-ci est partielle précisément parce qu'il s'agit d'une coréférence d'identité numérique (il s'agit toujours d'un seul et unique individu (Ferret 1998)), mais non d'une coréférence de temps et/ou de rôles (Fauconnier 1984).
Il nous semble par conséquent que, toute proportion gardée, on peut transposer l'analyse de l'opération de subordination d'un cadre spatial (cf. supra l'exemple de En France, ... ; En Alsace, ...) à celle d'une subordination descriptive, ou, si l'on préfère, « qualitative », où les éléments subordonnés peuvent être réalisés par une progression thématique dérivée (différents aspect de l'identité sont abordés) et amalgamer, à leur tour, aux informations descriptives inhérentes des indices temporels renvoyant à une période donnée de la vie du référent. Contrairement aux cadratifs construits par des dates complètes (p. ex. En 2000), le mode de repérage21 sur la chronologie absolue du calendrier de ces indices temporels est non autonome parce qu'il nécessite de passer par l'identification du référent auquel ils s'appliquent. À ce sujet, rappelons que le Nouvel Observateur propose pour chaque portrait un encadré intitulé « Bio Express », qui fournit un certain nombre de dates-clé dans la carrière de l'individu, servant, si besoin, de repères temporels pour les informations fournies dans le corps du texte.
5. En guise de conclusion
Les quelques éléments de description que nous venons de proposer permettent d'esquisser la conclusion suivante. En ce qui concerne le fonctionnement cadratif des CDn temporelles, nous espérons avoir montré qu'il est tout à fait pertinent pour un nombre, certes restreint, de cas où le substantif en question dénote de façon intrinsèque des périodes temporellement délimitées. En ce qui concerne les CDn à valeur descriptive la situation est beaucoup plus nuancée et il sera inopportun d'avoir une position ferme sur la question à ce stade. Il nous semble toutefois que la question mérite d'être posée au moins pour trois raisons : a) l'existence de différents types de propriétés dénotées par les prédicats nominaux ; b) la relation attributive dont est issue la CD a une incidence sur le fonctionnement aspectuo-temporel du prédicat ; c) certains genres textuels, dont les portraits journalistiques, obéissent à des contraintes d'écriture qui peuvent former des blocs thématiques qui permettent l'indexation des propositions subséquentes. Apporter des éléments de réponse plus conséquents sur ce dernier point implique toutefois non seulement une analyse sur un corpus beaucoup plus grand que celui dont nous disposons pour l'instant, mais aussi un travail descriptif plus complet du domaine nominal notamment en ce qui concerne les dénominations des humains22.
2 Nous sommes d'accord avec Combettes (2005) que l'étiquette « descriptive » n'est certainement pas des plus heureuses, mais à défaut d'une meilleure proposition, nous la reprenons.
3 Faute de place, nous n'abordons pas plus en détail les particularités thématiques et fonctionnelles du genre journalistique. Le lecteur peut se tourner par exemple vers les écrits de Grosse & Seibold (1996), Adam (1997), Grosse (2001), Facques & Sanders (2004), Florea (2012). Précisons simplement que du point de vue structurel, les portraits de notre corpus se présentent sur une double page où, en plus du corps du texte, figure une photo de la personne (occupant environ ¾ d'une page) et différents éléments para-textuels (dans l'ordre : titre de la rubrique « Femme/Homme de la semaine », encadré avec le nom de la personne, le titre de l'article, le chapeau, les noms de l'auteur et du photographe, ...).
4 Jenkins (2002), Schnedecker (2005), Jeanne-Perrier (2007), Celle & Baumer (2013).
5 Et ce qui les différencie d'un autre genre de textes courts monoréférentiels comme les notices biographiques où, a priori, on ne privilégie pas une thématique particulière mais on retrace de façon chronologique la vie de la personne (Aleksandrova & Longo 2015).
6 Pour ce qui est du paratexte, par exemple, le Nouvel Observateur propose un encadré « Bio express ».
7 Taille du corpus : 39373 mots. Les portraits dans le Nouvel Observateur sont des textes relativement courts d'une moyenne de 1230 mots.
8 Qui permet notamment de les distinguer de ce qu'on classe traditionnellement parmi les appositions. Comparez : Max, veilleur de nuit, manque de sommeil vs Max, le veilleur de nuit, manque de sommeil.
9 Sur ce point voir notamment les travaux de Havu (2002a) et Havu & Pierrard (2007b).
10 Voir plus particulièrement Combettes (1996, 1998a, 1998b, 2005), Havu (2002a, 2002b), Busuioc (2007), Flaux & Stoisic (2007), Goes (2007), Havu & Pierrard (2007a, 2007b).
11 Permettant notamment de les distinguer des appositions déterminées : X, le président de ... vs X, président de ....
12 Des contraintes en termes de position en découlent.
13 Ce que l'on veut dire par là est que si la position initiale peut remplir différentes rôles sémantiques et pragmatiques, elle est un des lieux privilégié de l'établissement de la cohérence discursive.
14 Ou des univers de discours, initialement définis par Martin comme « l'ensemble des circonstances, souvent spécifiées sous forme d'adverbes de phrase, dans lesquelles la proposition peut être dite vraie » (1983 : 37). Ces unités « délimitent » des portions de texte en remplissant « une même fonction qui est procédurale et cognitive : elles guident le lecteur dans le traitement des informations que le discours apporte au fur et à mesure qu'il avance » (ibid.).
15 Il existe en tout quatre types de cadres discursifs : les univers de discours (qui nous intéressent plus particulièrement ici), les domaines qualificatifs (en fonction des traits qualificatifs attachés aux contenus des propositions : heureusement, hélas), les champs thématiques (regroupant des informations en fonction du thème sur lequel ils portent : à propos de x, au sujet de x, concernant x ) et les espaces de discours (aspects métalinguistiques dans la répartition informationnelle en fonction de la disposition dans le texte). Précisons que Charolles finit par préférer le terme de cadre de discours à celui d'univers de discours.
16 Un énoncé comme #Enfant, il aime le chocolat nous paraît au moins bizarre, même si l'on cherche à établir une lecture causale et que l'on peut gloser à peu près par « C'est normal pour lui d'aimer le chocolat, c'est un enfant ». Ce qui est sûr, c'est qu'un modifieur approprié facilite la lecture « descriptive » et que l'étude de ce type de constructions à l'oral peut apporter un peu plus de lumière sur ces emplois.
17 Cf. sur ce point notamment Anscombre (2005, 2009), qui distingue le mode d'attribution et le mode de manifestation d'une propriété, mais aussi tout le débat issu de la distinction désormais classique entre individual level predicates et stage-level predicates (Carlson 1978) avec les différents élargissements et amendements qui lui ont été apportés.
18 Cf. Aleksandrova (2013), notamment chapitre 8.
19 Il en sera tout autrement dans les textes de science-fiction et dans les récits de métamorphoses.
20 Il va de soi que le choix dénominatif de la personne joue un rôle crucial aussi.
21 Identifier le mode de repérage d'un circonstanciel consiste à préciser la façon dont on parvient à localiser l'intervalle de référence temporelle construite par ce circonstanciel. Deux modes de repérage sont usuellement distingués - le mode autonome et le mode non autonome -, comportant eux-mêmes plusieurs cas de figure (voir parmi beaucoup d'autres Berthonneau (1989), Moeschler (1993a, 1993b), Gosselin (1996, notamment chapitre 6). Dans le cas du repérage autonome, le circonstanciel renvoie à une « portion » du calendrier objectif, c'est-à-dire la chronologie absolue du temps. Cette portion peut être plus ou moins précise et, par conséquent, linguistiquement plus ou moins élaborée : En 2001, En septembre 2001, Le 3 septembre 2001, Le 3 septembre 2001 à 20h53, etc. Ce type de circonstanciels établit un intervalle de référence temporelle qui est à la fois déterminé dans son extension et dans sa localisation sur le calendrier. Les SN comme un jour, un matin, etc. constituent le cas inverse où un circonstanciel, toujours déterminé dans son extension, n'est pas localisable sur le fil du temps. Le mode de repérage reste autonome dans la mesure où le circonstanciel construit un intervalle de façon absolue. Enfin, les subordonnées circonstancielles constituent le troisième cas de figure de repérage autonome, mais relatif, d'un intervalle temporel. Même si une subordonnée comme Quand j'étais petite est syntaxiquement dépendante de la principale elle reste néanmoins intelligible en soi (elle n'a pas besoin d'un autre repère-source pour être comprise). Le repérage non autonome implique une distinction bien connue que nous ne développerons pas davantage. Disons rapidement qu'il existe deux types de repérages non autonomes : déictique et anaphorique. Le caractère non autonome de l'appellation se justifie par la nécessité de passer par une étape intermédiaire pour la localisation de l'intervalle temporel. Dans le cas du repérage déictique il s'agit du moment de l'énonciation et dans le cas du repérage anaphorique il s'agit d'un autre élément textuel-source.
22 Travail engagé notamment dans le cadre du projet NHUMA : http://nomsdhumains. weebly.com/.
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Angelina Aleksandrova1
1 Université de Strasbourg, UR 1339 Lilpa (Linguistique, Langue, Parole) ; [email protected].
(ProQuest: Appendix omitted.)
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Copyright University of Oradea 2015
Abstract
In this paper, I propose a reflection on the capacity of a French extrapredicative nominal construction (construction détachée) to construct a discourse frame, with a case study based on a corpus of journalistic portraits. The study pursues a twofold objective. First, the aim is to show that in this construction, a nominal predicate can function as a temporal circonstant and thereby can extend its scope beyond the main clause. Secondly, given that usually the nominal predicate in this construction is assigned a descriptive value, I will endeavour to show what determines the ability of the structure to form "descriptive blocks".
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