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Quarante et un ans, les épaules larges, la stature imposante, les cheveux noirs sagement coupés, les yeux perçants derrière les lunettes et une voix à la Shere Khan (le tigre du Livre de la jungle, de Disney), le Libano-Belge Shadi Torbey n’a jamais rompu les amarres avec son pays d’origine.
Faisant constamment la navette, il est en ce moment omniprésent dans les activités culturelles et musicales libanaises.
Quelle impression l’étreint à chaque retour aux sources ? L’artiste a cette réponse à la fois sage et pointue : « Je citerais en paraphrasant un peu Edward Said qui rapportait les propos d’un mystique du Moyen Âge : le débutant se sent chez lui à la maison ;
celui qui est plus avancé se sent chez lui partout ; et celui qui est vraiment très fort se sent étranger partout.
»
Flash-back impromptu dans la passion de chanter de ce lauréat (troisième prix) du concours Reine Élisabeth en 2004.
« Ce prix m’a fait du bien et j’en étais content, sans cependant perdre la tête en dépit d’une bonne couverture médiatique », se souvient-il.
Il était d’ailleurs le premier lauréat belge de...