Content area
Full Text
Par Julie Cloris
Le bon français toucherait-il aussi la façon que nous avons tous de faire chanter ses syllabes ? Mercredi, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a raillé une journaliste à l’accent méridional. Dans la foulée, une députée LREM, Lætitia Avia, a dégainé une proposition de loi pour reconnaître ce qu’on appelle la « glottophobie » comme source de discrimination .
Car la pureté de la prononciation, pour innocente qu’elle puisse paraître, est un facteur d’exclusion. « Une étude réalisée il y a un peu plus de dix ans montrait que l’accent était le deuxième critère de refus d’embauche après la xénophobie, mais ça touche tous les secteurs de la vie », affirme Philippe Blanchet, professeur de sociolinguistique à l’université de Rennes-II et qui recueille des témoignages depuis des années, notamment dans son dernier ouvrage*. « En France, on associe les accents régionaux à la ruralité et au manque d’éducation »,...