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Sokoloff, Beatrice. 1999. Barcelone ou comment refaire une ville. Montreal : Les Presses de l'Universite de Montreal, 214 p.
Le renouveau urbanistique que connait Barcelone depuis la democratisation de l'Espagne lui a permis d'acquerir une reputation de veritable laboratoire a l'echelle mondiale. Deja, Guy Henry (1992) et, plus recemment, Josep Maria Montaner (1997) nous ont offert, en francais, une analyse de cette experience remarquable(f.1). Beatrice Sokoloff livre ici le fruit d'une recherche effectuee entre 1987 et 1994, periode ou elle a sejourne a plusieurs reprises dans la capitale catalane. Les Presses de l'Universite de Montreal honorent son travail dans un ouvrage soigne, sur papier glace. abondamment illustre, au graphisme aere et agreable.
En cinq chapitres, qui totalisent un peu plus de 200 pages, l'auteure analyse l'experience urbanistique de Barcelone depuis 1978. Le premier chapitre permet d'abord de se familiariser avec le contexte politique, demographique, economique et social de la ville. C'est l'analyse de la conjoncture favorable a ce redeveloppement urbain qui retient surtout l'attention. Il faut d'abord dire que le probleme auquel Barcelone est confrontee au tournant des annees 1980 n'est pas tant, comme dans les villes europeennes de taille comparable, la destruction de son tissu urbain. En effet, la tertiarisation relativement moins rapide de son economie lui a permis de conserver l'essentiel de son patrimoine de meme qu'une grande mixite fonctionnelle. Le defi auquel font face les planificateurs de Barcelone a la fin des annees 1970 est plutot la degradation des conditions de la vie quotidienne dans les quartiers centraux et une absence d'urbanite dans les quartiers peripheriques. La fin du franquisme libere les revendications des associations de quartier qui sont deja mobilisees pour que la qualite de vie de leur environnement soit amelioree. Les changements revendiques trouvent alors un echo favorable aupres de la nouvelle equipe socialiste portee au pouvoir en avril 1979.
C'est d'ailleurs a l'echelle des quartiers que l'experience barcelonaise de reconstruction de la ville s'avere la plus interessante (chapitre 2). Dans un premier temps, les planificateurs delaissent partiellement le plan general metropolitain (PGM), juge trop rigide et abstrait, au profit d'un outil de planification...