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Abstract
Des cellules binoculaires se retrouvent non seulement dans le cortex visuel primaire, mais aussi dans les aires extrastriées et dans certains noyaux sous-corticaux du chat et des autres mammifères supérieurs. L'objectif de cette thèse est d'étudier l'encodage des indices de disparité spatiale le long du système visuel du chat et de proposer des implications fonctionnelles pour les différentes régions visuelles dans la perception stéréoscopique.
Des enregistrements électrophysiologiques ont été effectués dans les aires 17/18, dans l'aire 19, dans l'aire postéro-médiale de la fissure suprasylvienne latérale (PMLS) ainsi que dans le collicule superieur du chat normal et du chat Siamois. Les réponse à la disparité spatiale des cellules binoculaires sont comparées selon trois paramètres: le pourcentage de cellules sensibles à la disparité spatiale, la répartition des cellules sensibles dans les quatre classes de détecteurs de disparité spatiale et la sélectivité des cellules (telle que mesurée par la pente ou la bande-passante des profils de sensibilité à la disparité spatiale de celles-ci).
Dans les aires 17/18, plus de 70% des cellules binoculaires sont sensibles à la disparité spatiale et celles-ci sont équitablement réparties entre les quatre classes de détecteurs de disparité. De plus, leur sélectivité à la disparité spatiale est extrêmement fine, beaucoup plus que dans toute autre aire visuelle.
L'aire 19 ne contient que 34% de cellules sensibles à la disparité spatiale et la sélectivité de ces cellules est plus grossière que celle des cellules du cortex visuel primaire. L'aire 19 contient néanmoins une importante proportion de cellules binoculaires, lesquelles ont de petits champs récepteurs et des propriétés spatiales assez fines.
La détection et l'analyse des indices de disparité spatiale semblent s'effectuer de manière similaire dans l'aire PMLS et dans les couches superficielles du collicule supérieur du chat normal. En effet, ces deux régions visuelles contiennent une forte proportion de cellules sensibles à la disparité spatiale, et la majorité de ces cellules sensibles sont de type excitatrices. Les cellules sensibles à la disparité spatiale de ces deux régions visuelles sont aussi caractérisées par une sélectivité moins fine.
Ainsi, nos résultats suggèrent que chez le chat normal, l'analyse stéréoscopique d'un stimulus s'effectue en deux temps: la localisation dans l'espace tridimensionnel, la fovéation et le maintien de la fixation, sous contrôle des mécanismes suprasylviens et colliculaires, puis l'analyse précise de son relief et la reconstruction de sa “solidité” stéréoscopique par les mécanismes de stéréopsie fine du cortex visuel primaire.
Chez le chat Siamois, les cellules binoculaires sont extrêmement rares dans les aires 17/18 et dans l'aire 19. Ceci se reflète directement par l'absence de stéréopsie fine observée chez ces chats. (Abstract shortened by UMI.)