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La signature de l'artiste a acquis une valeur pérenne. C'est la signature qui fait l'œuvre pas l'inverse. Le marché commande. Pourtant les differences de qualité sont souvent flagrantes parmi les « valeurs » réputées « sûres ». Peu échappent a cette loi entropique qui veut que les périodes réellement créatrices d'un artiste ne s'étendent pas au-dela de quelques années. Parmi les rares exceptions on pourrait citer Vassily Kandinsky ou encore Paul Klee.
Cette question de la « qualité » renvoie a celle de l'art et du sens de l'art, d'ou son importance. Elle n'est plus, depuis longtemps, du ressort de la « critique d'art » qui, sous la pression économique et idéologique, a banni la contradiction de son discours.
L'idéal marchand c'est que « l'art » luiméme, une fois labellisé, n'ait plus a étre interrogé ou mis en doute. Par contre la réalité exige de nous que cette question taboue, celle de la valeur artistique de « l'art», soit posée. Il faut tenter de déméler, quitte a se tromper, ce qui dans une œuvre est pertinent et ce qui ne l'est pas.
Avant 1911 lapeinture de Chirico refléte la double influence de la peinture italienne des XIVe-XVe siécles d'une part et de Arnold Böcklin et Caspar David Friedrich d'autre part. Mirages de la perspective de Giotto a Piero, ambiance onirique chez Böcklin et Friedrich. A partir de 1911, année de son arrivée a Paris, Chirico parvient a fusionner ces influences dans un projet qui lui appartient en propre.
C'est le début de sa période « métaphysique ». La partie de l'exposition du Musée d'Art Moderne1 consacrée â cette période permet de suivre la mise en œuvre de ce projet â partir de signes prélevés dans le quotidien immédiat du peintre.
Le repertoire de signes
Dans le cadre d'un processus général d'autonomisation de l'art et de l'artiste amorcé...





