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Par Aymeric Renou
Il n’y a pas que les séries sur Netflix qui font un carton sur nos écrans depuis le début de l’épidémie. Confinés à la maison, les fans de jeux vidéo s’en sont donné à cœur joie pour passer de longs moments manettes en main. Même avec l’amorce du déconfinement, et la réouverture hypothétique et très graduelle des collèges et lycées, la tendance n’est pas près de s’inverser.
En première ligne, on retrouve les adolescents, qui ont acheté beaucoup plus de jeux vidéo qu’à l’habitude, en grande majorité via les systèmes de téléchargement : 38 % pendant le confinement contre 18 % avant, selon une étude de la banque Xaalys. Autre marqueur de cet engouement : l’augmentation de 86 % de mentions liées aux jeux vidéo sur les réseaux sociaux, sur la période du 16 mars au 30 avril comparée à celle du 1er février au 15 mars, selon l’institut de veille numérique Brandwatch.
Avec ses copains du quartier, Hector, 13 ans, s’est remis à jouer sur sa Switch au jeu star de ces deux dernières années, Fortnite. « C’est un bon moyen de rester en contact sans se voir, explique le collégien de Clichy (Hauts-de-Seine). On se retrouve l’après-midi en ligne après avoir fait nos devoirs en ligne et on joue en équipe en se parlant avec nos casques et micros. Les parents sont un petit peu moins sur notre dos et nous laissent jouer davantage qu’en temps normal quand il y a vraiment école. »
Warzone,
l’un des grands gagnants
Un autre titre tire pleinement avantage de la situation : Animal Crossing : New Horizons, dont Nintendo a vendu, en quelques semaines de commercialisation, pas moins de 13,41 millions d’exemplaires, soit plus que le dernier épisode des Pokémon sorti en fin d’année dernière ! « C’est pour moi LE jeu du confinement, estime Julien Dachaud, connu sous le pseudonyme Newtiteuf sur les réseaux sociaux et sur les plates-formes de diffusion de vidéos comme Twitch ou YouTube (1,19 million d’abonnés). C’est un peu le nouveau Sims, mais en mode plus exotique et enfantin, avec cette aventure sur une île déserte qui permet de s’évader, de s’offrir une balade par procuration alors qu’on est coincés chez nous. »
Sur les autres consoles de salon (PlayStation 4 et Xbox One) mais aussi sur PC, le grand gagnant est un jeu beaucoup plus adulte : la version Battle Royale, baptisée Warzone, de la simulation guerrière et ultraréaliste Call of Duty , écoulée à plus de 600 000 exemplaires depuis sa sortie en novembre et deuxième jeu le plus vendu en France en 2019 derrière Fifa, un jeu de foot.
Disponible gratuitement depuis début mars, Warzone a connu un départ canon et n’a pas cessé de rassembler de nouveaux adeptes, passant de 50 millions de joueurs réguliers dans le monde à 60 millions de la fin mars à la fin avril. Là encore, c’est sur les plates-formes vidéo que l’on peut mesurer l’engouement.
« Entre 1 000 et 1 500 personnes suivent mes parties en direct sur Twitch mais ce chiffre a plus que doublé ces dernières semaines, explique Skyrroz, l’un des joueurs de Call of Duty les plus suivis en ligne par le public français (2,34 millions d’abonnés sur YouTube). La gratuité y fait beaucoup, en attirant de nouveaux joueurs, mais aussi le fait que, confinés, les amateurs de jeux ont eu davantage de temps à y consacrer. »
Copyright Le Parisien Libéré May 19, 2020