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Angela Merkel acheve son quatrieme mandat â la tete de l'Allemagne. Si elle a fait de nombreuses déclarations prouvant son attachement au projet européen, son bilan en la matiere paraît néanmoins contrasté. Au moment de la crise du Covid-19, elle a contribué â maintenir la cohésion de l'Union européenne (UE) et a accepté le principe d'une dette commune. Mais il lui a manqué une grande vision et des leviers d'action qui auraient permis de faire de l'UE un acteur plus fort sur la scene internationale.
politique étrangere
Angela Merkel is ending her fourth term as German Chancellor. Although she has made a number of statements demonstrating her commitment to the European project, her record in this area nevertheless appears to be mixed. During the Covid-19 crisis, she helped maintain the European Union's (EU) cohesion and accepted the principle of a common debt, but it lacked a broad vision and the leverage that would have made the EU a stronger actor on the world stage.
La déclaration d'Angela Merkel du 28 mai 2017 : « Nous, Européens, devons vraiment prendre notre destin en main » est devenue un lieu commun1. Prononcée a l'issue du G7 de Taormine, elle a été largement interprétée comme un constat pragmatique de la chanceliere allemande : apres le Brexit et l'élection de Donald Trump, l'Allemagne ne pouvait plus pleinement compter sur ses alliés traditionnels et allait davantage s'investir dans l'approfondissement du projet européen. Une déclaration qui laissait également penser que la chanceliere attachait une importance particuliere aux bonnes relations avec la France, juste apres l'élection du président Macron.
A l'issue du quatrieme mandat de la chanceliere, force est de constater que ces intentions sont dans l'ensemble demeurées un vœu pieux, pour les Allemands et pour les Européens. Face au manque d'engagement allemand, il a fallu que les partenaires, notamment français, fassent pression pour que Berlin accepte de s'engager sur les dossiers européens et nombre de projets sont restés inaboutis, comme l'Europe de la Défense ou des banques. «Le rendez-vous manqué du discours d'Emmanuel Macron pour une Europe souveraine, unie et démocratique, prononcé a la Sorbonne en septembre 2017, auquel l'Allemagne n'était pas en mesure de répondre2 », a illustré un certain essoufflement des relations francoallemandes et de leurs initiatives en...