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La mémoire collective et la politique étrangère de l'Allemagne lors de crises internationales. Entre usages et effets inhérents de la mémoire (1989–1999)

Larose, Martin.   Universite de Montreal (Canada) ProQuest Dissertations Publishing,  2004. NR06711.

Abstract (summary)

This thesis looks at the evolution of the collective memory and its influence on the behaviour of the federal government, the political elites and the public opinion in Germany between 1989 and 1999. The research is based on five case studies: the Gulf War, the independence of Croatia and Slovenia, the humanitarian crisis and civil war in Somalia, the conflict in Bosnia and the military intervention for Kosovo. Three primary sources were used: first, the speeches of the three main decision-makers in foreign policy (the Chancellor, the foreign minister and the defence minister); second, the proceedings of the debates in the Federal Parliament (the «Verhandlungen des Deutschen Bundestages»); and third, the public opinion surveys. Secondary sources and two national daily newspapers (the Frankfurter Allgemeine Zeitung and the Süddeutsche Zeitung) were also used to complete the analysis of the German reactions during those international crisis.

The study shows that collective memory is something malleable that is constituted from different versions which often compete to influence the public discourse. Thus, those multiple versions of memory not only limit foreign policy choices but can also push for the implementation of a specific policy. In other words, the memory has inherent effects on the development of foreign policy. For sure, this doesn't exclude the fact that memory can be used or instrumentalized by politicians needing some legitimacy for domestic politics or for politicking.

The thesis demonstrates that it was not the Constitution which, until 1995, made impossible any peacekeeping or peacemaking troop deployments for the FRG, even under the authority of the United Nations. It was much more the lesson drawn from the Second World War («Never war again!») which was conveyed by the dominant collective memory. It must also be stressed that the public opinion, at first pretty hesitant, rapidly became favourable to the broadening of the armed forces' mission in case of humanitarian crisis or genocide. It is thus the politicians, in particular those of the Left then in the opposition, which refused to accept an evolution of the collective memory and of its related principle regarding the use of force. The 1990s would see the efforts made by parts of the parliamentary Left (which joined the Right) and the end of the Cold War provoke the evolution of the dominant version of the German collective memory. From now on, the lesson «Never Auschwitz again!» would constitute a moral obligation to act militarily to reestablish or to maintain peace to prevent new genocides or humanitarian crisis. Finally, it seems that, as time went by, the role of the memory of the Second World War and the Holocaust declined while the one of the Cold War, of the Allied solidarity and of the Sonderweg (the special way) took more importance.

Alternate abstract:

Cette thèse examine l’évolution de la mémoire collective et de son influence sur le comportement du gouvernement fédéral, des élites politiques et de l ’opinion publique en Allemagne entre 1989 et 1999. La recherche est consacrée à cinq études de cas : la guerre du Golfe, l’ indépendance de la Croatie et de la Slovénie, la crise humanitaire et la guerre civile en Somalie, le conflit en Bosnie, ainsi que l ’ intervention militaire au Kosovo. Pour ce faire, trois sources primaires différentes ont été utilisées: 1) les discours des trois principaux décideurs de la politique étrangère allemande (chancelier, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Défense); 2) les procès-verbaux des débats du Parlement fédéral (« Verhandlungen des Deutschen Bundestages »); et 3) les sondages de l'opinion publique. Finalement, outre les sources secondaires, deux quotidiens nationaux (la Frankfurter Allgemeine Zeitung et la Siiddeutsche Zeitung) ont été utilisés pour compléter l’analyse des réactions allemandes lors des crises examinées.

Il ressort de ces recherches que la mémoire collective est malléable et que ses différentes versions sont souvent en concurrence dans le discours public afin d’influencer les politiques. Ainsi, ces multiples versions de la mémoire peuvent non seulement restreindre les choix de politique étrangère, mais elles peuvent inciter à la mise en place de politiques déterminées. En d’autres termes, la mémoire a des effets inhérents sur la formulation de la politique extérieure. Bien entendu, cela n’exclut pas que la mémoire puisse être utilisée ou instrumentalisée par des politiciens en quête de légimité pour des besoins de politique intérieure ou pour des fins de politique partisane.

Cette thèse démontre d’abord que ce n’était pas la Constitution qui. jusqu’en 1995, empêchait la RFA d’envoyer des troupes en mission de maintien ou de rétablissement de la paix pour le compte de l’ONU. Cela s'expliquait plutôt par une leçon de la Seconde Guerre mondiale (« Plus jamais de guerre! ») véhiculée par la version dominante de la mémoire collective. Il faut ensuite noter que l'opinion publique, au départ très réticente, devint assez rapidement favorable à un élargissement du rôle de l’armée lors de crises humanitaires ou de génocides. Ce sont donc les politiciens, en particulier ceux de la gauche cantonnée dans l'opposition, qui refusaient de faire évoluer leur vision de la mémoire et du principe en découlant pour le recours à la force. Dans les années 1990, c’est sous les efforts d’une partie de la gauche parlementaire - laquelle s’est jointe à la droite - et du fait de la fin de la guerre froide, que la version dominante de la mémoire collective allemande évolua. Désormais, le principe « Plus jamais d’Auschwitz! » exigeait une contribution militaire allemande au rétablissement ou au maintien de la paix pour prévenir de nouveaux génocides ou de nouvelles crises humanitaires. Enfin, il appert qu’avec le temps, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et de l ’Holocauste joua un rôle allant décroissant alors que la mémoire de la guerre froide, de la solidarité alliée et du Sonderweg (voie particulière) honni prenait au contraire davantage d’acuité. 

Indexing (details)


Subject
European history
Classification
0335: European history
Identifier / keyword
Social sciences; Bosnia and Herzegovina; Collective memory; Croatia; French text; Germany; Gulf War; Kosovo; Slovenia; Somalia
Title
La mémoire collective et la politique étrangère de l'Allemagne lors de crises internationales. Entre usages et effets inhérents de la mémoire (1989–1999)
Alternate title
Collective Memory and German Foreign Policy During International Crises. Between Uses and Inherent Effects of Memory (1989–1999)
Author
Larose, Martin
Number of pages
401
Publication year
2004
Degree date
2004
School code
0992
Source
DAI-A 66/09, Dissertation Abstracts International
Place of publication
Ann Arbor
Country of publication
United States
ISBN
978-0-494-06711-6
University/institution
Universite de Montreal (Canada)
University location
Canada -- Quebec, CA
Degree
Ph.D.
Source type
Dissertation or Thesis
Language
French
Document type
Dissertation/Thesis
Dissertation/thesis number
NR06711
ProQuest document ID
276307268
Copyright
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Document URL
https://www.proquest.com/docview/276307268/fulltextPDF