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Abstract
L’objectif de cette étude est d’analyser l’évolution récente des idées urbanistiques et des pratiques métropolitaines aux États-Unis. Alors que plusieurs provinces canadiennes, dont l’Ontario et le Québec, ont initié des projets de réformes métropolitaines de grande envergure, aux États-Unis, la dynamique de l’organisation municipale et métropolitaine se caractérise au contraire par l’absence de réformes structurelles majeures. Cependant, on constate depuis le début des années 1990 dans ce pays, une vive effervescence dans le développement des idées urbanistiques ainsi que dans l’élaboration d’un ensemble d’initiatives visant des réformes métropolitaines portées par un mouvement qu’il convient de qualifier de « nouveau régionalisme métropolitain ».
Pour comprendre ce qu’est le nouveau régionalisme, nous adoptons d’abord un point de vue historique afin de décrire l’évolution de l’organisation spatiale et l’évolution de l’organisation institutionnelle aux États-Unis. Nous nous appuyons sur une analyse comparée reposant sur un échantillon comprenant une trentaine de régions métropolitaines comparables à Baltimore et représentatives de l’armature des régions métropolitaines intermédiaires dans le système urbain nord-américain. On remarque que l’évolution spatiale des régions métropolitaines étasuniennes est marquée par le passage d’un régime d’urbanisation adoptant une forme spatiale monocentrique vers un régime de métropolisation adoptant une forme spatiale étalée et polycentrique. Malgré une restructuration spatiale profonde des régions métropolitaines, on remarque que les structures municipales héritées la période d’urbanisation de la première moitié du XXième siècle sont demeurées relativement intactes et que l’autonomie municipale est demeurée un principe politique devenu presque intouchable aux États-Unis. Les États, par comparaison à la majorité des provinces canadiennes, ont plutôt eu tendance à être moins actifs en ce qui concerne les réformes touchant les structures institutionnelles, les territoires des juridictions ou les finances publiques. Par conséquent, les régions métropolitaines étasuniennes se caractérisent en général par un environnement institutionnel plus complexe et plus fragmenté contrairement aux régions métropolitaines canadiennes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Par conséquent, l’organisation des pratiques métropolitaines aux États-Unis se présente comme une mosaïque d’approches où se chevauchent une multitude de pratiques allant de la création d’agences unifonctionnelles, à la consolidation des comtés, à la création d’instances métropolitaines consultatives prenant la forme de conseils régionaux ainsi qu’une variété de solutions ad hoc plus ou moins formelles et plus ou moins efficaces.
Le début des années 1990 marque un regain d’intérêt pour le régionalisme aux États-Unis. Le nouveau régionalisme est d’abord marqué par un courant d’idées urbanistiques. Dans la documentation associée avec le nouveau régionalisme, on réalise d’une part que la croissance des agglomérations urbaines engendre des effets négatifs importants liés à l’étalement urbain, aux problèmes dans le domaine des transports (pollution, congestion, transport en commun), à l’augmentation de la ségrégation et des inégalités sociales, à l’extension et à la persistance du déclin des villes-centres ainsi que des premières couronnes suburbaines et enfin, aux problèmes environnementaux associés à l’expansion des villes. D’autre part, on cherche à comprendre le potentiel économique que représentent les agglomérations urbaines dans le contexte de la mondialisation et surtout, l’importance de la viabilité économique, sociale et environnementale des ensembles métropolitains pour maintenir leur compétitivité. Ainsi, le nouveau régionalisme peut se définir comme un ensemble de nouvelles idées ou conceptions urbanistiques qui apparaît aux États-Unis au début des années 1990 en réponse au phénomène de métropolisation.





