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Stéphane Gobbo @stephgobbo
En trois albums, Flavien Berger s’est tissé un univers bien à lui, posant son flow nonchalant et lunaire sur des arrangements électro-pop mélancoliques, traversés soudain par d’irrésistibles pulsations. Après Léviathan (2015) et Contretemps (2018), il dévoilait en mars dernier Dans cent ans, un troisième effort studio d’une rare élégance, assurément son enregistrement le plus abouti, fusion de mélodies aigres-douces et de textes chantés d’une voix suave, parfois empreints de poésie surréaliste – «Où sont les mots et les secrets que tu lis dans les éclairs?», sur la ballade Soleilles. Le Parisien apprécie le compliment: «Merci, si je progresse aux oreilles de celles et ceux qui m’écoutent, tant mieux! Mais progresser ne signifie pas forcément être meilleur, je vois plutôt mon évolution comme la continuité d’un voyage musical.»
Sur scène, Flavien Berger est seul au milieu de ses machines, ordinateurs et sampleurs, qu’il semble manipuler selon l’inspiration du moment. «Au début, ce n’était pas du plaisir, confie-t-il. La scène est certes une épreuve gratifiante, mais qui n’a rien à voir avec le côté accueillant de la production musicale en atelier. Je n’ai pas commencé à composer pour faire des concerts. Mais au final, je me suis résolu à suivre les tribulations de l’industrie, qui estime que c’est bien de soutenir les disques en live…»
Tant mieux pour le public, qui peut ainsi goûter à ses prestations suspendues, avec parfois des improvisations lorsque l’artiste décide de descendre dans la salle ou de jouer avec elle. «Je ne suis pas très chaud à l’idée de reprendre et de répéter inlassablement le même concert. Je comprends que ça puisse être une démarche pour des artistes qui veulent peaufiner leurs gestes, mais moi je préfère à l’inverse jouer avec ce qu’il y a de différent dans le contexte de chaque concert. L’idée n’est pas de faire le singe savant, mais simplement de s’inspirer de la manière dont chaque lieu résonne différemment, que ce soit pour des raisons physiques ou sociales.» Alors qu’il revient en Suisse romande pour un concert aux Docks, à Lausanne*, Flavien Berger évoque les personnes qui comptent.
Le Collectif_sin~, pour oser partager sa musique
«Sans le Collectif_sin~, je n’aurais jamais osé faire exister ma musique au-delà des murs de ma chambre. Il s’agit d’un...





