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Abstract
Les “ceintures fléchées” tissées aux doigts avec de la laine colorée au moyen de laquelle on réalisait des dessins géométriques faisaient partie du costume de l'habitant du Bas-Canada. Fabriquées à la main par les femmes, ce sont les hommes qui la portaient par-dessus leur manteau. Quand ceux-ci s'engagérent auprès des compagnies du Nord-Ouest et de la Baie d'Hudson qui faisaient la traite des fourrures, leurs ceintures exercèrent un grand attrait auprès des Amérindiens et les traiteurs apprirent vite à s'en servir comme articles de troc.
Dans notre recherche, nous démontrons que contrairement à la croyance répandue voulant que ces ceintures colorées soient d'origine amérindienne, elles ont plutôt été adoptées par les Autochtones par le biais des commerçants. Cette tradition de porter la ceinture dans des occasions particulières est toujours vivante chez certains groupes amérindiens.
La documentation utilisée est surtout tirée des récits de voyageurs et des archives administratives des compagnies de traite, mais le moyen essentiel et complémentaire pour suivre le cheminement des ceintures des rives du Saint-Laurent jusqu'à celles du Pacifique, fut surtout le recours à l'expertise technique quant à la fabrication des ceintures.