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La gestion de la deviance des filles et les institutions du Bon Pasteur a Montreal (1869--1912)

Strimelle, Veronique Armande Adeline.   Universite de Montreal (Canada) ProQuest Dissertations & Theses,  1999. NQ42280.

Abstract (summary)

Durant la seconde moitié du 19e siècle, la plupart des sociétés occidentales mettent en vigueur des politiques spécifiques destinées aux enfants délinquants et en danger. Au Québec, cette transformation des politiques pénales se concrétise en 1857 avec la création de la première prison de réforme pour jeunes délinquants. Ensuite, la loi de 1869 crée deux réseaux d'institutions: les écoles de réforme et les écoles d'industrie. C'est alors que filles et garçons sont pour la première fois pris en charge dans des institutions distinctes.

À Montréal, les écoles de réforme et d'industrie pour filles ouvrent leurs portes en 1870. La direction de ces institutions est confiée aux Soeurs du Bon Pasteur d'Angers.

En abordant l'étude de ces deux institutions, nous entendons découvrir comment la gestion de la déviance des filles fut construite, réglementée et appliquée au Québec au 19e siècle. Ces modes de gestion sont en effet révélateurs des valeurs que l'on entendait inculquer aux filles et du rôle que la société désirait leur imposer. Au départ, nous désirions répondre à deux questions. La première concernait la place des filles dans les théories et politiques relatives à l'enfance délinquante et en danger au Québec. Nous nous demandions si les politiques destinées aux mineurs délinquants et en danger avaient été mises au point pour les garçons, les filles ne bénéficiant que secondairement de ces réformes. Avec la seconde question, nous désirions vérifier dans quelle mesure les pratiques d'enfermement au Bon Pasteur avaient conduit à d'éventuelles révisions et transformations des politiques à l'égard des filles déviantes. La vérification de ces hypothèses supposait l'examen approfondi des discours, des lois et des pratiques d'enfermement elles-mêmes.

La prise de conscience des problèmes spécifiques posés par les filles commence dans la prison de réforme. La cohabitation filles-garçons y est perçue comme la source de graves ennuis auxquels on remédie en renvoyant les filles. Malgré le désir d'organiser alors pour elles un réseau spécifique de prise en charge, le projet est abandonné. Les filles délinquantes n'étaient pas alors à proprement parler ignorées mais les problèmes qu'elles posaient étaient perçus comme moins urgents et requéraient aux yeux des autorités des mesures moins drastiques qu'à l'endroit des garçons.

Après 1869, même si les filles restent au second plan, elles purent bénéficier de traitements spécifiques qui correspondaient aux besoins que l'on attribuait aux filles. L'accent était mis sur la moralisation, et la formation des filles visait à en faire de bonnes ménagères. Ces objectifs de réforme et d'éducation furent souvent compromis par de nombreuses contraintes matérielles (manque d'espace et d'argent) et par l'action de divers acteurs (pouvoirs publics, familles des enfants, clientèles). Les pratiques d'enfermement se modifièrent au cours du 19e siècle et entraînèrent des changements dans la conception de la déviance des filles et dans le traitement appliqué à leur égard. Ces besoins issus de la pratique conduiront finalement à remettre en question la notion d'enfant délinquant et d'enfant à protéger et mèneront à l'adoption d'une première législation fédérale protectrice de l'enfance en 1908.

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During the second half of the 19th century, most Western societies implemented specific policies aimed at delinquent and endangered children. In Quebec, this transformation of penal policies materialized in 1857 with the creation of the first reform prison for young delinquents. Then, the law of 1869 creates two networks of institutions: the reform schools and the schools of industry. It was then that girls and boys were cared for for the first time in separate institutions.

In Montreal, reform and industrial schools for girls opened their doors in 1870. The direction of these institutions was entrusted to the Sisters of the Good Shepherd of Angers.

By approaching the study of these two institutions, we intend to discover how the management of the deviance of girls was constructed, regulated and applied in Quebec in the 19th century. These modes of management are in fact revealing of the values that we intended to inculcate in girls and of the role that society wanted to impose on them. Initially, we wanted to answer two questions. The first concerned the place of girls in the theories and policies relating to delinquent and endangered childhood in Quebec. We wondered if the policies aimed at delinquent and at-risk minors had been developed for boys, since girls benefited only secondarily from these reforms. With the second question, we wanted to verify to what extent the practices of imprisonment at the Good Shepherd had led to possible revisions and transformations of policies with regard to deviant girls. The verification of these hypotheses presupposed an in-depth examination of the discourses, laws and practices of confinement themselves.

Awareness of the specific problems posed by girls begins in the reform prison. Cohabitation between girls and boys is seen as the source of serious problems which are remedied by sending the girls away. Despite the desire to organize a specific support network for them, the project was abandoned. Delinquent girls were not then strictly speaking ignored, but the problems they posed were perceived as less urgent and required less drastic measures in the eyes of the authorities than for boys.

After 1869, even if the girls remained in the background, they were able to benefit from specific treatments which corresponded to the needs attributed to girls. The emphasis was on moralizing, and the training of girls was aimed at making them good housekeepers. These objectives of reform and education were often compromised by numerous material constraints (lack of space and money) and by the action of various actors (public authorities, children's families, clienteles). The practices of confinement changed during the 19th century and led to changes in the conception of the deviance of girls and in the treatment applied to them. These needs resulting from practice will ultimately lead to questioning the notion of child delinquent and child to be protected and will lead to the adoption of the first federal child protection legislation in 1908.

Indexing (details)


Subject
Criminology;
Canadian history
Classification
0627: Criminology
0334: Canadian history
Identifier / keyword
Social sciences; Bon Pasteur; Filles; French text; Juvenile delinquents; Montreal; Quebec
Title
La gestion de la deviance des filles et les institutions du Bon Pasteur a Montreal (1869--1912)
Alternate title
The Management of Girls' Deviance and the Institutions of the Good Shepherd in Montreal (1869--1912)
Author
Strimelle, Veronique Armande Adeline
Number of pages
298
Publication year
1999
Degree date
1999
School code
0992
Source
DAI-A 60/10, Dissertation Abstracts International
ISBN
978-0-612-42280-3
Advisor
Trepanier, Jean
University/institution
Universite de Montreal (Canada)
University location
Canada -- Quebec, CA
Degree
Ph.D.
Source type
Dissertation or Thesis
Language
French
Document type
Dissertation/Thesis
Dissertation/thesis number
NQ42280
ProQuest document ID
304568814
Copyright
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Document URL
https://www.proquest.com/docview/304568814