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Abstract
En lisant un texte continu tout en recherchant une lettre cible, les participants omettent davantage de lettres incluses dans des mots de fonction fréquents que dans des mots de contenu moins fréquents. Ce phénomène, connu sous le nom de l'effet de la lettre omise, est utilisé depuis quatre décennies pour étudier les processus cognitifs impliqués dans la lecture. Dans le cadre de cette thèse, une nouvelle proposition est mise de l'avant afin de rendre compte non seulement de l'effet de la lettre omise tel que mesuré traditionnellement par le taux d'omissions, mais aussi de sa manifestation au niveau des temps de réaction et de son interaction avec les mouvements oculaires. La première série d'expériences, à l'aide d'une procédure de type papier et crayon, constitue le premier examen systématique de l'interaction entre la fréquence et le rôle dans la phrase. Il s'agit des deux principaux déterminants de l'effet de la lettre omise. Les résultats invalident certains des principaux modèles de l'effet de la lettre omise. La deuxième étude fait appel à une procédure d'enregistrement des mouvements oculaires. Dans cette étude des tests inédits des modèles existants de l'effet de la lettre omise sont introduits à l'aide de l'analyse du patron de fixations et des temps de réaction. Les résultats sont contraires aux prédictions de tous les modèles existants, mais sont conformes aux prédictions du modèle du désengagement de l'attention proposé dans cette thèse. Enfin, la troisième étude met une nouvelle fois à l'épreuve l'ensemble des modèles de l'effet de la lettre omise qui conçoivent que les omissions sont le résultat de la scission de la distribution des durées d'identification de la lettre. Encore une fois, les résultats sont contraires aux prédictions des modèles existants et conformes à celles du modèle du désengagement de l'attention proposé dans cette thèse.