Content area
Abstract
Le poids important des exportations québécoises de viande de porc ainsi que la complexité de l'organisation du secteur québécois porcin nous ont amené à nous interroger sur l'impact qu'un changement de la valeur de la monnaie canadienne par rapport à la monnaie américaine pourrait avoir sur les prix, les quantités produites et exportées, ainsi que les profits des acteurs et le bien-être. Théoriquement, une dépréciation du dollar canadien entraîne une augmentation du coût des intrants mais également une hausse du prix de la viande de porc. Ces deux effets, quoique opposés, devraient entraîner une augmentation des quantités produites dans la filière, des prix, et par conséquent des profits des différents acteurs. Cependant, les caractéristiques du marché québécois porcin influencent fortement l'impact d'une variation du taux de change.
Nous démontrons dans cette étude que le programme de stabilisation de revenu (programme ASRA) annihile les effets négatifs d'une dépréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain sur les profits des producteurs et des transformateurs. En outre, nous démontrons qu'un environnement avec ASRA favorise les transformateurs dans la mesure où ce programme leur permet d'avoir un profit supérieur à ce qu'ils auraient obtenu en l'absence du programme ASRA et ce, qu'ils détiennent ou non un pouvoir de marché. Nous démontrons que l'exercice d'un pouvoir de marché par les producteurs intégrés sur le marché de la production se fait au dépend des producteurs non intégrés et des transformateurs. Nous montrons également qu'une dévaluation temporaire du taux de change à un effet permanent sur les prix du mais, du porc vivant et de la viande de porc et que la transmission du taux de change est incomplète dans la filière porcine québécoise.