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Abstract
Le contact entre les autochtones de l'Amérique et les Européens a été parsemé d'antagonismes qui se sont répercutés sur les modèles éducationnels adoptés par les puissances coloniales, puis par les gouvernements canadien et québécois. Parallèlement, le rendement des élèves autochtones, dont les Innus, tarde à rattraper celui des Euro-québécois.
Pour tenter d'expliquer cette situation, nous avons utilisé la théorie d'Ogbu sur la scolarisation des minorités «hiérarchiques.» Nous avons opérationnalisé cette théorie à partir de la résilience scolaire et des stratégies d'acculturation psychologique. Pour pouvoir estimer la rigidité avec laquelle ces stratégies seront appliquées, nous avons introduit le dogmatisme. Notre étude comporte deux objectifs: (1) mesurer l'impact des stratégies d'acculturation psychologique sur la résilience scolaire et (2) mesurer l'impact de l'interaction entre les stratégies d'acculturation psychologique et le dogmatisme sur la résilience scolaire.
Nous avons sélectionné cinq communautés (Pessamit, Uashat mak Mani-Utenam, Ekuanitshit, Nutakuan et Unamen Shipu) où nous avons recruté 149 élèves pour répondre à un questionnaire et 22 pour une entrevue. Le questionnaire contenait des questions socio-démographiques, un instrument de type «événements de vie» pour mesurer le stress, une échelle d'acculturation, l'inventaire du réseau social afin d'évaluer le soutien social et une échelle de dogmatisme. Le rendement scolaire était déduit des notes en français et en mathématiques ainsi que du nombre d'années de retard scolaire. L'entrevue abordait la culture innue, la culture euro-québécoise, les marqueurs culturels à l'école et les relations interculturelles.
Les résultats démontrent un effet positif de la stratégie d'intégration sur la résilience scolaire des filles. Par ailleurs, pour les sujets hautement dogmatiques, la stratégie de rejet aurait un impact négatif sur la résilience scolaire. Le soutien social semble favoriser la résilience.