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Abstract
Cette démarche est en premier lieu un travail de réflexion et de recherche sur la langue innu [noter que nous utilisons ici «innu» de façon invariable quant au masculin et au féminin, puisque le mot innu ne reconnaît pas ces genres qui sont propres au français]. Sur plusieurs années et à des contextes différents, la langue innu a perdu de sa vitalité. Dans plusieurs communautés autochtones du Québec et même du Canada le niveau de déperdition des langues autochtones est très élevé. Certaines l'ont perdue et d'autres attendent leur tour comme impuissant face à la situation. Il n'est déjà pas facile de maintenir une langue vivante, imaginez quant il faut la ressusciter. Nous avons tendance à penser qu'en écrivant cette langue elle restera intacte pour la vie. Et elle est là l'erreur. Car les mots laissés sur du papier sont démunis d'empreintes sonores. Comme le teuehikan, les sons ou la vibration que produit la langue innu sont en même temps le souffle qui maintient en vie des milliers d'années d'histoire et de culture du peuple Innu.