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Abstract
Afin de répondre au rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones concernant la révélation des sévices physiques et psychologiques subis par de nombreux membres des Premières Nations à l'intérieur du système des pensionnats, le gouvernement canadien alloua une somme de 350 millions de dollars pour la guérison des peuples autochtones. Cet argent fut confié à la Fondation autochtone de guérison, créée à cette occasion dans le but de le redistribuer en finançant des projets de guérison issus des communautés elles-mêmes. Or, depuis 1998, cette dernière est devenue le vecteur privilégié du développement du mouvement de guérison autochtone et elle est porteuse du discours des Première Nation concernant la guérison. Mais, la Fondation participe également à façonner l'image du mouvement de guérison, image qui semble être celle de la revitalisation culturelle des communautés autochtones à travers une série d'appropriation et de réappropriation de pratiques traditionnelles de guérison qui sont par la suite recomposées pour répondre à des besoins très actuels. A travers l'étude des processus de guérison de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam, il s'agit alors de montrer les influences mutuelles qui existent entre une politique établie au niveau national et ce qui se passe au niveau local. Mais l'objet de ce mémoire est également d'analyser à travers cela, ce qui est en jeu dans le mouvement de guérison autochtone, à savoir la revitalisation culturelle et spirituelle des Premières Nations et l'émergence d'une identité «autochtone» basée sur le développement d'un mouvement spirituel «pan-amérindien».