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L’East Coast fever (ECF) est une maladie aiguë et souvent létale des bovins. Son agent pathogène, Theileria parva est transmis d’une manière transstadiale au bétail par Rhipicephalus appendiculatus,une tique dure à trois hôtes. Cette maladie pose une contrainte majeure sur l’amélioration de la production bovine dans la Province du Nord-Kivu, République Démocratique du Congo. Cependant, très peu d’études sur l’ECF sont disponibles dans cette région. Les travaux décrits dans cette thèse visent à acquérir une meilleure compréhension des facteurs liés à la présence et à l’émergence éventuelle de l’ECF dans la Province du Nord-Kivu, l’objectif final étant de déterminer les états épidémiologiques de la maladie et d’optimiser la méthode de contrôle des tiques utilisée localement.
La présentation des résultats des différentes études conduites dans le cadre de cette thèse est précédée par deux chapitres. Une introduction générale (Chapitre 1) présente dans un sens plus large les principales maladies transmises par les tiques en Afrique centrale et orientale. Elle développe en particulier, une revue de la littérature disponible sur l’ECF en précisant les facteurs qui régissent les interactions entre le parasite T. parva, l’hôte intermédiaire, le bœuf et l’hôte définitif, la tique R. appendiculatus. Les différents états épidémiologiques de l’ECF et les méthodes de contrôle (traitement curatif, lutte contre le vecteur et immunisation des animaux susceptibles) y sont aussi décrits en détail. Ce chapitre se termine par un aperçu général de l’ECF et des méthodes de contrôle au Nord-Kivu. Le second chapitreprésente les objectifs et la structure chronologique des études abordées dans cette thèse.
Une enquête rétrospective auprès des vétérinaires cliniciens du Nord-Kivu (Chapitre 3)a permis d’archiver les données concernant la situation épidémiologique des trois principales maladies transmises par les tiques, à savoir : l’East Coast fever, l’anaplamose et la babésiose bovine. L’ECF est perçue comme la plus fréquente suivie par l’anaplasmose et la babésiose bovine. La présence de l’ECF et des autres maladies transmises par les tiques est liée à certains facteurs comme les conditions climatiques (température et pluviométrie) et écologiques (végétation et faune sauvage) favorables au développement des vecteurs. Par contre, l’altitude s’est avérée comme un facteur protecteur contre ces maladies puisqu’elle possède une faible influence sur la survie et l’activité des tiques. Cette enquête a révélé aussi une capacité très faible des vétérinaires de pouvoir disposer des outils adéquats pour le diagnostic, la prévention et le traitement des maladies concernées. Dans ces conditions, l’éradication de ces maladies semble peu réalisable dans le cadre du contexte socioéconomique local.
Une étude transversale (Chapitre 4) précise la distribution agro-écologique des tiques présentes sur les animaux et leurs pâtures et la séroprévalence à T. parva. Deux zones agroécologiques (ZAE) identifiées selon certains critères comme l’altitude et la latitude ont été visitées durant la petite saison de pluie (de février à avril 2009). Trois espèces de tiques ont été rencontrées et R. appendiculatus (64,26%), principal vecteur de T. parva, était l’espèce la plus fréquente suivie par R. decoloratus (35,49%) et Amblyomma variegatum (0,25%). Le taux global de séropositivité à T.parva