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RAPHAËL JOTTERAND
Roger Nordmann se lance dans la course au Conseil d’Etat vaudois. Une semaine exactement après l’annonce de la démission de Rebecca Ruiz, la section lausannoise du Parti socialiste a communiqué hier sa candidature à l’élection complémentaire. La veille, Le Temps révélait que l’ancien conseiller national avait informé la présidence de son parti qu’il se tenait à disposition.
Du côté des manifestants
Agé de 52 ans, Roger Nordmann a notamment passé deux décennies au Conseil national, dont huit années à la présidence du groupe socialiste. «Son engagement contre les baisses fiscales injustifiées, son rôle dans la défense des services publics, sa contribution à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur la débâcle de Credit Suisse ou encore sa ténacité dans des dossiers industriels montrent une personnalité capable d’allier vision stratégique et efficacité politique», estime Sarah Neumann, présidente du PS lausannois.
Injoignable hier, Roger Nordmann indique, dans sa lettre de candidature, souffrir «de voir [son] canton s’enfoncer de plus en plus dans la paralysie». Il reconnaît que le canton est dans une mauvaise passe et que «la situation institutionnelle et financière est extrêmement préoccupante».
Quant aux manifestants, ce père de deux enfants estime qu’ils ont raison de protester: «C’est leur outil de travail et leur motivation que l’on cherche à casser. Et leur colère est d’autant plus légitime que la majorité de droite du Conseil d’Etat a refusé d’ouvrir un processus de dialogue et de négociation. Sans un changement de cap rapide, les services publics seront profondément affaiblis, hypothéquant ainsi les solidarités et l’avenir du canton.» Cette analyse de la situation coche la case du profil «combatif» tant recherché par la présidence cantonale du parti à la rose.
Quel(s) adversaire(s)?
Au tableau des solutions, Roger Nordmann estime que les charges semblent maîtrisées, «ce qui confirme qu’il n’y a aucune raison de sabrer dans le CHUV, les hôpitaux régionaux ou les autres services publics». Selon lui, il s’agit donc, pour commencer, «de rejeter l’initiative extrémiste dite «des 12%».
La candidature de Roger Nordmann vient mettre la pression sur ses éventuels concurrents. Si plusieurs socialistes, à l’image de Jessica Jaccoud, Pierre Dessemontet, Jean Christophe Schwaab ou encore Stéphane Montangero, ont annoncé qu’ils renonçaient à se présenter, Sébastien Cala et Alexandre Démétriadès sont toujours en réflexion. Le congrès se tiendra le 13 décembre.
«Sans un changement de cap rapide, les services publics seront profondément affaiblis»
ROGER NORDMANN, EX-CONSEILLER NATIONAL (PS/VD)
Copyright Le Temps SA Dec 4, 2025