Points saillants
Les troubles de l’alimentation sont des maladies psychiatriques graves qui constituent un fardeau souvent négligé en matière de santé publique, alors qu’il ne cesse de croître1. On estime que la prévalence ponctuelle à l’échelle internationale des troubles de l’alimentation, soit l’anorexie mentale, la boulimie, l’hyperphagie boulimique, les autres troubles spécifiés de l’alimentation et des conduites alimentaires (ATSACA) et le trouble d’alimentation sélective ou d’évitement, se situe entre 2,2 % et 4,6 %2. Alors que le taux de mortalité liée à l’anorexie mentale est l’un des plus élevés parmi toutes les maladies psychiatriques, juste derrière celui lié à la consommation d’opioïdes3, il importe de souligner que tous les troubles de l’alimentation exposent les personnes qui en sont atteintes et leurs soignants5 à des risques importants pour leur bien-être mental, physique et émotionnel4.
Les « troubles des conduites alimentaires » englobent les attitudes et les comportements qui n’atteignent peut-être pas le seuil diagnostique des troubles de l’alimentation mais qui présentent tout de même des risques pour la santé de la population. Il s’agit notamment de la pratique excessive de l’exercice, de la restriction calorique extrême, du recours aux vomissements provoqués, de l’emploi abusif de diurétiques, de laxatifs et de produits de renforcement musculaire et de perte de poids et enfin de l’hyperphagie boulimique. Considérés comme un facteur de risque clé pour le développement des troubles de l’alimentation, les troubles des conduites alimentaires sont également associés à de piètres résultats cardiométaboliques et à une détérioration de la santé mentale6 7.
À l’échelle mondiale, on estime que le nombre de cas de troubles de l’alimentation s’élevait à 55,5 millions en 2019, la plupart de ces cas correspondant à l’hyperphagie boulimique et aux ATSACA8. Au Canada, la prévalence des troubles de l’alimentation varie selon l’échantillon étudié : une enquête menée auprès de 3 043 adolescents a révélé que 2,2 % à 4,5 % d’entre eux répondaient aux critères diagnostiques des troubles de l’alimentation9, une autre étude menée auprès d’un échantillon dans la collectivité a révélé que 8 % à 15 % des participants de 15 à 71 ans avaient déclaré être atteints de troubles de l’alimentation cliniquement significatifs10, tandis que l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2002, une enquête représentative de la population canadienne, a révélé que 0,47 % de la population avait déclaré avoir reçu un diagnostic de trouble de l’alimentation11. Une méta-analyse des études réalisées dans 16 pays a révélé que 22 % des enfants et des adolescents présentaient un trouble de l’alimentation12, et des études menées auprès d’échantillons dans la collectivité (c.-à-d. non cliniques) d’enfants et d’adolescents au Canada ont produit des estimations similaires de la prévalence10 13 14 15.
Toutefois, la prévalence des troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires au Canada est probablement grandement sous-estimée pour plusieurs raisons. Ainsi, on croit souvent à tort que les troubles de l’alimentation ne touchent qu’une faible minorité de la population, alors que de plus en plus d’études mettent en évidence des disparités sur le plan du dépistage, de l’identification et du diagnostic des troubles de l’alimentation selon le poids, le genre, l’appartenance à un groupe racisé, l’origine ethnique et le revenu16 17. Par conséquent, l’utilisation de sources de données cliniques ou le recours à un diagnostic autodéclaré entraînent vraisemblablement une sous-estimation de la prévalence réelle des troubles de l’alimentation, en particulier chez les populations marginalisées18. De plus, au Canada, la recherche sur les troubles de l’alimentation est nettement sous-financée par rapport aux coûts d’utilisation des soins de santé et à d’autres problèmes de santé mentale19, ce qui limite la capacité des chercheurs à mener des études transversales et de cohortes représentatives aptes à estimer de façon plus précise la prévalence, l’incidence et la gravité de ces comportements.
Enfin, les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires n’existent pas en vase clos, mais sont plutôt fortement influencés par des contextes plus vastes liés à la santé et aux politiques, notamment les changements apportés à l’administration des soins de santé, à l’évolution de l’environnement alimentaire et aux facteurs de stress externes, comme la pandémie de COVID-19. De fait, la pandémie de COVID-19 a entraîné chez les Canadiens une augmentation importante des taux de consultation à l’urgence et d’hospitalisation aux différentes étapes de la vie, taux qui ne sont toujours pas revenus aux niveaux observés avant la pandémie20. Il existe des lacunes importantes dans la surveillance des troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires à l’échelle de la population, ce qui limite notre connaissance de la portée du problème et nous empêche d’en surveiller les tendances, surtout compte tenu des changements observés depuis le début de la pandémie de COVID-1921. Il demeure que des efforts ont été déployés à l’échelle du gouvernement fédéral pour rendre compte de la présence de troubles de l’alimentation et des symptômes des troubles des conduites alimentaires.
Analyse du contexte de la surveillance des troubles de l’alimentation au Canada
Pour faire le bilan des mesures liées au trouble de l’alimentation dans le cadre des activités de surveillance fédérales au Canada, nous avons passé au crible les enquêtes sur la santé menées ou appuyées par Statistique Canada et l’Agence de la santé publique du Canada22. Notre objectif était de recenser les mesures utilisées dans le cadre du diagnostic autodéclaré de trouble de l’alimentation; de l’adoption autodéclarée de comportements alimentaires problématiques, notamment l’hyperphagie boulimique, les vomissements provoqués et l’utilisation de pilules coupe-faim; des efforts déployés pour modifier le poids ou l’apparence, comme les tentatives de perte, de gain ou de maintien de poids et enfin de certains concepts connexes, notamment la perception du poids et la satisfaction à l’égard de son corps ou de son poids. Cinq enquêtes ont été sélectionnées dans le cadre de ce processus : l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes (ECSEJ), l’Enquête sur la santé mentale et l’accès aux soins (ESMAS) et l’Enquête sur les comportements liés à la santé des jeunes d’âge scolaire (Enquête HBSC). Nous en présentons une synthèse dans le tableau 1.
Tableau 1. Aperçu des mesures d’évaluation des troubles des conduites alimentaires, des troubles de l’alimentation et des concepts connexes dans le cadre des activités de surveillance fédérales| Concept | Année(s) – nom de l’enquêtea | Détails relatifs à la mesure (options de réponse) |
|---|---|---|
| Diagnostic de trouble de l’alimentation autodéclaré | 2012 – ESCC, Santé mentale 2022 – ESMAS | « Avez-vous des troubles de l’alimentation tels que l’anorexie ou la boulimie? » (O/N) |
| Diagnostic de trouble de l’alimentation déclaré par les parents | 2016 – ECSEJ 2019 – ECSEJ 2023 – ECSEJ | « [Votre enfant] est-il atteint d’un trouble de l’alimentation tel que l’anorexie mentale ou la boulimie? » (O/N) L’âge au moment du diagnostic a également été évalué. |
| Troubles alimentaires | 2002 – ESCC, Santé mentale et bien-être | Les participants qui ont répondu « oui » aux deux questions ont été invités à répondre au test complet sur les attitudes alimentaires (EAT-26)23. 1) « Au cours de votre vie, y a-t-il déjà eu une période pendant laquelle vous avez eu une peur intense ou vous étiez grandement préoccupé·e par le fait d’être trop gros·se ou par le fait de faire de l’embonpoint? » (O/N) 2) « Au cours des 12 derniers mois, avez-vous eu une peur intense ou étiez-vous grandement préoccupé·e par le fait d’être trop gros·se ou par le fait de faire de l’embonpoint? » (O/N) |
| Perception du poids | 2012 – ESCC, Santé mentale 2010 et itérations ultérieures – Composante annuelle de l’ESCC 2016 – ECSEJ (parent et enfant) 2007 et itérations ultérieures – ESCC | « Considérez-vous que vous...? (faites de l’embonpoint / êtes trop maigre / êtes à peu près normal·e) |
| 2001-2002 – Enquête HBSC 2009-2010 – Enquête HBSC 2013-2014 – Enquête HBSC 2017-2018 – Enquête HBSC | « Penses-tu que ton corps est…? » (beaucoup trop mince / un peu trop mince / plus ou moins correct / un peu trop gras / beaucoup trop gras) | |
| Satisfaction à l’égard de son poids et de son corps | 2010 et itérations ultérieures – Composante annuelle de l’ESCC | « Dans quelle mesure êtes-vous satisfait·e de l’apparence de votre corps? » (très satisfait·e / satisfait·e / ni satisfait·e ni insatisfait·e / insatisfait·e / très insatisfait·e) |
| 2016 – ECSEJ | « À quelle fréquence es-tu satisfait·e de ton poids? » (jamais / rarement / parfois / souvent / toujours) | |
| Efforts généraux de modification du poids | 2016 – ECSEJ 2019 – ECSEJ 2023 – ECSEJ | « Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu : changé tes habitudes alimentaires afin de contrôler ton poids? » (jamais / quelques fois / tous les mois / toutes les semaines / tous les jours) |
| 2001-2002 – Enquête HBSC 2005-2006 – Enquête HBSC 2009-2010 – Enquête HBSC 2013-2014 – Enquête HBSC | « Présentement, suis-tu une diète ou fais-tu quelque chose d’autre pour perdre du poids? » (non, mon poids est normal / non, mais je devrais perdre du poids / non, je suis déjà trop mince / oui) | |
| Souci de la minceur | 2016 – ECSEJ 2019 – ECSEJ 2023 – ECSEJ | « Au cours des 12 derniers mois, à quelle fréquence as-tu… été préoccupé·e par le désir d’être plus mince » (jamais / quelques fois / tous les mois / toutes les semaines / tous les jours) |
| Vomissements provoqués | 2016 – ECSEJ 2019 – ECSEJ 2023 – ECSEJ | « Au cours des 12 derniers mois, à quelle fréquence as-tu… vomis pour perdre du poids » (jamais / quelques fois / tous les mois / toutes les semaines / tous les jours) |
Abréviations ECMS, Enquête canadienne sur les mesures de la santé; ECSEJ, Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes; ESCC, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes; ESMAS, Enquête sur la santé mentale et l’accès aux soins; HBSC, Enquête sur les comportements liés à la santé des jeunes d’âge scolaire; O/N, oui/non. a L’échantillon de l’ESCC se compose de personnes de 18 ans et plus vivant dans l’une des dix provinces ou dans l’un des trois territoires. L’échantillon de l’ESMAS se compose de personnes de 15 ans et plus vivant dans l’une des dix provinces. L’échantillon de l’ECSEJ se compose de personnes de 1 à 22 ans (et de leurs tuteurs) vivant dans l’une des dix provinces. L’échantillon de l’ECMS se compose de personnes de 1 à 79 ans vivant dans l’une des dix provinces. L’enquête HBSC est une étude de l’Organisation mondiale de la santé qui porte sur la santé et le bien-être des jeunes de 11 à 15 ans. | ||
Chez les adultes, le diagnostic autodéclaré de trouble de l’alimentation a été mesuré dans la composante sur la santé mentale de l’ESCC de 2012 et dans l’ESMAS de 2022, ce qui laisse une interruption de 10 ans dans les observations relevées au sujet du trouble de l’alimentation. Le diagnostic de trouble de l’alimentation déclaré par les parents et l’âge au moment du diagnostic ont été inclus dans les itérations de 2016, 2019 et 2023 de l’ECSEJ. Les questions utilisées pour évaluer le diagnostic autodéclaré de trouble de l’alimentation dans ces enquêtes cherchent à vérifier si la personne touchée est atteinte d’un « trouble de l’alimentation comme l’anorexie ou la boulimie », alors que ce sont l’hyperphagie boulimique et les autres troubles spécifiés de l’alimentation et des conduites alimentaires (ATSACA) qui sont les troubles de l’alimentation les plus courants8. Cela limite à la fois la validité conceptuelle de la question permettant d’évaluer de façon plus générale les troubles de l’alimentation et la capacité des chercheurs à connaître la véritable prévalence de ces troubles au Canada. Plutôt que de s’appuyer sur un diagnostic de trouble de l’alimentation, l’Enquête sur la santé mentale et le bien-être de l’ESCC de 2002 a utilisé un outil d’évaluation à deux composantes pour déterminer si les répondants devaient remplir le test des attitudes à l’égard de l’alimentation23 en 26 points, mais aucune évaluation aussi exhaustive des troubles de l’alimentation n’a été effectuée depuis.
Les troubles des conduites alimentaires sont largement sous-mesurés, car il n’y a eu à l’échelle fédérale aucune surveillance de ces troubles chez les adultes canadiens. L’élaboration de l’ECSEJ, réalisée en tant que projet pilote en 2016 puis mise en œuvre en 2019 et 2023, représente un progrès dans le suivi des troubles des conduites alimentaires chez les jeunes, même si cette enquête ne comprend l’évaluation que d’un comportement — les vomissements volontaires — et une seule mesure de l’attitude à l’égard du souci de la minceur. Aucune enquête, que ce soit auprès des enfants ou des adultes, ne comprend de mesures de l’hyperphagie boulimique, le trouble des conduites alimentaires le plus fréquent24. De plus, il n’existe aucune mesure connue du mauvais usage des produits diététiques, comme les laxatifs et les produits de santé naturels comportant des allégations relatives à la perte de poids et au renforcement musculaire, qui ont pourtant été associés à un risque prospectif accru de troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires chez les adolescents et les jeunes adultes25 26.
D’autres concepts connexes liés aux troubles de l’alimentation, notamment la perception de son poids, la satisfaction à l’égard de son poids et les efforts généraux de modification de son poids, ont été évalués dans plusieurs enquêtes au moyen de mesures reposant sur un seul élément (tableau 1). Or ces éléments mettent l’accent sur la satisfaction à l’égard du poids plutôt que sur la satisfaction à l’égard de l’apparence globale, de la forme du corps et de la musculature en général, ce qui peut entraîner une sous-estimation de l’insatisfaction à l’égard du corps chez les garçons et les hommes27, voire au sein de la population générale, car les idéaux d’apparence changent au fil du temps28. Par ailleurs, les disparités dans la mesure des concepts connexes entre les différentes enquêtes limitent notre capacité à évaluer les tendances longitudinales des résultats liés aux troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires. Bien que l’ESCC, l’ECSEJ et l’Enquête HBSC intègrent des mesures récurrentes sur au moins deux vagues, aucune enquête à elle seule ne fournit un portrait réel de la prévalence ou de l’incidence des troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires au sein de la population au Canada.
Répercussions sur la santé publique et les politiques
Les lacunes dans la surveillance nationale des troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires entraînent plusieurs conséquences. D’abord, des données nationales sont nécessaires afin de quantifier et de rendre visible le fardeau des troubles de l’alimentation. En ce qui concerne les politiques en matière de santé, c’est une évidence de dire que « ce qui ne peut pas être mesuré ne peut pas être amélioré »29. Par conséquent, une meilleure compréhension de la prévalence des troubles de l’alimentation est nécessaire pour dissiper les mythes répandus concernant leur faible prévalence et les populations touchées30, pour mieux estimer les coûts connexes21 et pour appuyer un financement clinique et de la recherche à un niveau correspondant au fardeau associé à ces troubles20.
Par ailleurs, si les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires ne sont pas mesurés dans des échantillons nationaux représentatifs, il ne sera pas possible d’évaluer les tendances à évolution rapide en matière de contexte sanitaire et politique. Les modifications apportées aux politiques et à l’administration des soins de santé sont susceptibles d’entraîner des changements dans l’incidence des troubles de l’alimentation qu’on ne peut évaluer sans une surveillance adéquate. Par exemple, introduire en Ontario des normes de qualité visant à guider la prestation de services pour des troubles alimentaires31 va nécessiter de pouvoir mesurer comment la mise en œuvre de ces normes est susceptible de modifier l’incidence des troubles de l’alimentation dans la province.
De plus, les facteurs de stress externes agissant à l’échelle de la population, comme la pandémie de COVID-19, peuvent aggraver le fardeau que les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires font peser sur les systèmes de soins de santé et sur la société en général. En effet, selon une analyse récente des répercussions de la pandémie sur les coûts liés aux troubles de l’alimentation au Canada, le manque de données de surveillance adéquates a limité les analyses et a fait en sorte que toute tentative future visant à établir les coûts sera futile tant que de meilleures méthodes de mesure de la prévalence n’auront pas été mises en place21.
Les changements en cours apportés aux politiques alimentaires, dont la Stratégie pour une saine alimentation du Canada38, pourraient entraîner une hausse ou une baisse des troubles des conduites alimentaires au sein des populations. Par exemple, des préoccupations ont été soulevées quant au risque que l’affichage obligatoire du nombre de calories sur les menus entraîne l’aggravation des troubles des conduites alimentaires chez les personnes vulnérables32. Il est toutefois difficile d’évaluer les répercussions de cette politique sur l’incidence des troubles des conduites alimentaires à l’échelle de la population au fil du temps. À la lumière des nouvelles exigences législatives visant l’environnement alimentaire, il importe d’évaluer les répercussions de la politique nutritionnelle sur les troubles des conduites alimentaires au sein de la population.
Enfin, l’amélioration de la surveillance exercée par le gouvernement fédéral à l’égard des troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires est une question d’équité en santé. Le fait de se fier uniquement au diagnostic enregistré dans les bases de données administratives sur la santé (comme celles de l’Institut canadien d’information sur la santé et de l’Institut de recherche en services de santé) limite nos connaissances sur les personnes qui, en amont, font face à des obstacles en matière de diagnostic et d’accès au traitement. Cela ne tient pas compte non plus de l’estimation selon laquelle 76,8 % des personnes atteintes d’un trouble de l’alimentation qui peut être diagnostiqué ne reçoivent jamais de soins33. Par conséquent, le fait de dépendre de sources de données administratives cliniques ne permet pas d’inclure adéquatement et de façon cohérente les personnes qui sont moins susceptibles de demander des soins et d’en obtenir, notamment les personnes ayant un poids élevé, les garçons et les hommes, les aînés et les personnes racisées17 18.
Il est également important de tenir compte de l’équité en matière de santé en ce qui concerne les troubles des conduites alimentaires. Plusieurs troubles des conduites alimentaires, dont l’hyperphagie boulimique et l’utilisation de produits de santé naturels non prescrits pour la perte de poids, sont beaucoup plus fréquents au sein des populations qui subissent une discrimination importante34 35. L’exclusion de l’hyperphagie boulimique des enquêtes de surveillance mérite d’être soulignée, car ce trouble est plus fréquent chez les populations racisées et chez les personnes qui ont un poids plus élevé que leurs pairs36 37, ce qui limite de ce fait notre capacité à évaluer les iniquités chez les personnes touchées par un trouble des conduites alimentaires.
Conclusions et recommandations
Les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires ne sont pas adéquatement mesurés dans le cadre des activités de surveillance fédérales au Canada, ce qui a des répercussions importantes sur la santé publique et l’évaluation des politiques au Canada. Le manque de données de surveillance limite également les recherches pouvant être menées par les scientifiques en santé de la population qui s’intéressent à ces sujets, ce qui entraîne un financement plus faible et un niveau plus faible de priorité dans le domaine du financement de la santé au Canada. Le fait d’évaluer globalement et de manière représentative les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires s’harmonise avec les stratégies actuelles du Canada visant à améliorer l’alimentation saine et les environnements alimentaires38 ainsi qu’avec le nouveau Fonds pour la santé mentale des jeunes associé à un budget de 500 millions de dollars canadiens39. Les troubles de l’alimentation, qui ont toujours été exclus du discours fédéral sur la santé mentale, doivent faire l’objet d’une surveillance adéquate pour garantir que cet engagement renouvelé à l’égard de la santé mentale des jeunes ne néglige pas le fardeau permanent associé à ces troubles.
Plusieurs paramètres relatifs aux troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires peuvent être évalués. Dans la mesure du possible, nous recommandons d’inclure les éléments suivants dans les instruments d’évaluation :
Nous sommes également conscients des difficultés auxquelles se heurtent les décideurs dans l’élaboration d’enquêtes de surveillance fédérales, notamment les coûts associés à l’élaboration et à la mise à l’essai des mesures, l’épuisement des répondants aux enquêtes et l’évolution des priorités gouvernementales en matière de santé. Il est difficile de mesurer adéquatement les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires au moyen de composantes brèves ou même uniques. Il est toutefois possible de le faire grâce à l’élaboration de mesures fondées sur des avis d’experts et de la collectivité, ce qui peut augmenter le taux de participation aux enquêtes et accroître l’utilisation des résultats d’études41.
Par exemple, après que les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont retiré les questions sur les troubles des conduites alimentaires de l’enquête YRBS de 2015 représentative de la population des États-Unis, un regroupement communautaire d’experts des troubles de l’alimentation a mis sur pied un groupe de travail qui a formulé des recommandations fondées sur des données probantes en vue d’inclure des mesures simples des troubles des conduites alimentaires40. Cette liste de mesures est conçue pour être utilisée par les concepteurs de l’enquête YRBS et fournit des recommandations précises pour l’inclusion d’une à quatre questions, selon la disponibilité. Le groupe recommande l’utilisation de mesures composites (combinant par exemple plusieurs comportements dans une seule question), ce qui peut réduire la durée du sondage et le fardeau pour les participants. Grâce aux efforts de ce groupe de travail, une question unique pour l’évaluation de l’hyperphagie boulimique a été incluse dans l’enquête YRBS de 2024 représentative de la population des États-Unis40. Les représentants des États peuvent également choisir d’ajouter une ou plusieurs des questions suivantes : une mesure composite des troubles des conduites alimentaires (le fait de jeûner ou de sauter des repas, la prise de pilules coupe-faim ou de suppléments diététiques non prescrits par un médecin, les vomissements provoqués ou l’utilisation de laxatifs), une mesure d’évaluation de l’intimidation liée au poids et également une série de trois questions indépendantes portant sur la fréquence des troubles des conduites alimentaires.
Des chercheurs et des intervenants œuvrant dans le domaine des troubles de l’alimentation dans d’autres pays, comme en Australie30, se sont fait l’écho d’appels à l’amélioration des efforts de surveillance. Afin de permettre les comparaisons entre les pays, lorsque c’est possible, nous encourageons la collaboration à l’échelle mondiale pour l’élaboration de mesures et la création de mesures minimales communes.
Les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires engendrent des défis importants pour les systèmes de santé et la santé de la population au Canada. Une surveillance de ces troubles adéquate et fondée sur des données probantes fait cruellement défaut au sein des activités de surveillance fédérales de la santé, surveillance pourtant nécessaire afin de lutter contre le fardeau de premier plan et en croissance de ces maladies.
Remerciements
Ces travaux de recherche n’ont reçu aucune subvention particulière de la part d’un organisme de financement. AR est titulaire d’une bourse du Scholars Program de la William T. Grant Foundation (SCH-204232). CG est titulaire d’une bourse d’études supérieures Vanier des Instituts de recherche en santé du Canada et d’une bourse Friedman pour les chercheurs en santé de l’Université de la Colombie-Britannique.
Conflits d’intérêts
Les auteures déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts.
Contributions des auteures et avis
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2 Galmiche M, Déchelotte P, Lambert G, Tavolacci MP. Prevalence of eating disorders over the 2000-2018 period: a systematic literature review. Am J Clin Nutr. 2019;109(5):1402-1413. https://doi.org/10.1093/ajcn/nqy342
3 Chesney E, Goodwin GM, Fazel S. Risks of all-cause and suicide mortality in mental disorders: a meta-review. World Psychiatry. 2014;13(2):153-160. https://doi.org/10.1002/wps.20128
4 Ágh T, Kovács G, Supina D, et al. A systematic review of the health-related quality of life and economic burdens of anorexia nervosa, bulimia nervosa, and binge eating disorder. Eat Weight Disord. 2016;21(3):353-364. https://doi.org/10.1007/s40519-016-0264-x
5 Oketah NO, Hur JO, Talebloo J, Cheng CM, Nagata JM. Parents’ perspectives of anorexia nervosa treatment in adolescents: a systematic review and metasynthesis of qualitative data. J Eat Disord. 2023;11:193. https://doi.org/10.1186/s40337-023-00910-z
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7 Nagata JM, Garber AK, Tabler J, Murray SB, Vittinghoff E, Bibbins-Domingo K. Disordered eating behaviors and cardiometabolic risk among young adults with overweight or obesity. Int J Eat Disord. 2018;51(8):931-941. https://doi.org/10.1002/eat.22927
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9 Flament MF, Henderson K, Buchholz A, et al. Weight status and DSM-5 diagnoses of eating disorders in adolescents from the community. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 2015;54(5):403-411. https://doi.org/10.1016/j.jaac.2015.01.020
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12 López-Gil JF, García-Hermoso A, Smith L, et al. Global proportion of disordered eating in children and adolescents: a systematic review and meta-analysis. JAMA Pediatr. 2023;177(4):363-372. https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.5848
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21 Obeid N, Coelho JS, Booij L, et al. Estimating additional health and social costs in eating disorder care for young people during the COVID-19 pandemic: implications for surveillance and system transformation. J Eat Disord. 2024;12(1):52. https://doi.org/10.1186/s40337-024-01003-1
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Amanda Raffoul 1; Maria Nicula2; Chloe Gao3; Nicole Obeid 4
1 Département des sciences nutritionnelles, Faculté de médecine, Université de Toronto, Toronto (Ontario) Canada
2 Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé, Faculté des sciences de la santé, Université McMaster, Hamilton (Ontario), Canada
3 Département de médecine, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique), Canada
4 Laboratoire de recherche sur les troubles de l’alimentation, Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, Ottawa (Ontario), Canada
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© 2025. This work is published under https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/deed.fr (the “License”). Notwithstanding the ProQuest Terms and Conditions, you may use this content in accordance with the terms of the License.
Abstract
Alors que les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires constituent un lourd fardeau sanitaire en raison de leur prévalence et des risques pour la santé qui y sont associés, il existe des lacunes notables dans leur surveillance à l’échelle la population au Canada. Ces lacunes en matière de données limitent notre compréhension de l’ampleur du problème et posent des défis quant à la surveillance des tendances liées à ces troubles en réponse à l’évolution des contextes sanitaire et politique, par exemple la pandémie de COVID-19. Nous avons étudié les enquêtes canadiennes de surveillance de la santé menées par le gouvernement fédéral pour répertorier les mesures de diagnostic des troubles de l’alimentation, la fréquence des troubles des conduites alimentaires (p. ex. hyperphagie boulimique, vomissements provoqués) et les concepts connexes (p. ex. perception du poids, satisfaction corporelle). Chez les adultes, nous avons observé une interruption de 10 ans dans la mesure des troubles de l’alimentation et nous avons constaté qu’il n’y a eu aucune évaluation de la fréquence des troubles des conduites alimentaires, quels qu’ils soient. Chez les enfants et les adolescents, des améliorations ont été observées récemment pour ce qui est de la mesure des troubles des conduites alimentaires, mais aucune enquête n’intègre de mesures de l’hyperphagie boulimique, qui est pourtant le trouble des conduites alimentaires le plus courant. Des données de surveillance nationales évaluant les troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires sont nécessaires afin de quantifier le fardeau associé à ces troubles, d’évaluer les tendances en tenant compte de l’évolution des contextes sanitaire et politique et de repérer les individus qui se heurtent à des obstacles dans leur recherche de services de traitement. Nous concluons en formulant des recommandations sur les éléments qui devraient être mesurés ainsi qu’en proposant des lignes directrices pour l’élaboration de mesures en collaboration avec les membres de la communauté et les experts du milieu clinique et de la recherche.
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