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Introduction
Intégrer une résidence pour personnes âgées constitue un événement de vie majeur, marqué par la perte d'un environnement familier et personnel, de son "chez soi" au profit d'un lieu commun de vie, d'accueil. Cela implique pour la personne âgée de faire le deuil d'un contexte de vie, d'en accepter la perte. Il s'agit par ailleurs de s'adapter au nouvel environnement. Ce changement va généralement de pair avec une perte d'autonomie de la personne. En effet, les principales raisons qui accompagnent le changement de domicile dans l'âge avancé sont l'inadaptation de l'habitat, le besoin de se rapprocher de parents ou d'amis, la recherche d'un environnement plus sécurisant, ou la proximité des services de soutien ou d'aide à la personne (Serow, 1987).
Pour ce changement de lieu de vie, la décision relève plus souvent d'une nécessité que d'un choix (Castle, 2003; Rioux, 2008). L'individu perd son statut antérieur pour devenir un nouvel arrivant parmi des personnes regroupées non pas autour de valeurs, de croyances ou d'idées communes, mais plutôt sur la base d'un dénominateur commun qui se résume à une vulnérabilité sur le plan de la santé. Ce nouvel arrivant, déstabilisé dans ses repères sociaux, se doit de reconstruire un nouveau réseau afin de s'adapter au mieux à un environnement étranger et à un nouveau mode de vie (Vercauteren et Chapeleau, 1995). L'adaptation implique de développer des comportements nouveaux, répondant aux demandes de l'environnement, et qui nécessitent de développer de nouvelles habitudes, la résolution de problèmes et la gestion d'une anxiété élevée (Bizzini, 2004; Freeman et Roy, 2005). Il s'agit ainsi pour la personne âgée, confrontée à un événement de vie stressant, de composer avec celui-ci tout en maintenant ses effets indésirables à minima. De cette approche découle l'idée d'un processus dynamique qui implique l'usage de stratégies adaptatives innées ou acquises afin de s'adapter aux perturbations que créent les événements de vie (Roy et Andrews, 1991, 2009). L'adaptation à ces situations repose donc sur des processus internes qui modulent la relation dynamique personne/environnement (Castonguay et Ferron, 1999), qui pourraient sous-tendre les actions et conduites (Beauvois, 1984) et ainsi favoriser l'adaptation.
Le modèle proposé par Roy et Andrews (1991, 2009) se focalise essentiellement sur l'adaptation des individus ou des groupes (famille,...