Key-words: Chamoiseau, space, identity, Mentô
De nombreux ouvrages ont été consacrés jusqu'à présent à l'oeuvre de Patrick Chamoiseau et, en particulier, à son roman Texaco, pour lequel l'auteur martiniquais a reçu en 1992 le prix Goncourt. Citons ici, parmi les plus importants critiques qui se sont penchés sur cette oeuvre, les noms de Dominique Chancé, de Christine Chivallon, Lise Gauvain, Beida Chikhi, Chiara Molinari - et la liste pourrait continuer. Pour des raisons évidentes, on a toujours privilégié, à propos de ce roman, l'analyse du couple espace-identité, la superposition des deux termes offrant à la narration son axe et sa signification principaux (comme le remarquait un de ses commentateurs, avec cette véritable épopée du peuple martiniquais, « le roman se fait véritable leçon de géographie » - Chivallion 1996: 114). L'essentiel semble donc avoir été dit quant à cette question centrale dans Texaco, qui est celle de la recherche ou de la conquête d'un espace habitable qui accueille le peuple créole, autrement dit, d'un espace où, enfin reconnue, légitimée, puisse se déployer en toute liberté, une nouvelle identité, fut-elle toujours « émergente ». Dès lors, notre analyse ne fera appel qu'incidemment à ce qui a été déjà dit et va se limiter à aborder uniquement un détail révélateur du sujet en question - ceci d'autant plus que nous nous trouvons devant un roman « luxuriant », un roman composite, baroque même, comme on l'a dit.
L'espace bien particulier dont on va traiter ici, c'est le lieu habité par les Mentô. On se rappelle, le premier protagoniste de l'épopée, l'esclave affranchi Esternome, rencontre, au début de son parcours « picaresque », de son errance, un tel sorcier typiquement antillais; des années après, et vers la fin de ses pérégrinations et de l'histoire qui nous est racontée, l'autre protagoniste, Marie-Sophie Laborieux, fille d'Esternome et femme-matador, rencontrera elle aussi un Mentô. Cette symétrie n'est pas, bien entendu, dépourvue de sens. Et, il va sans dire, ces deux rencontres sont d'une extrême importance pour les destins des héros comme pour le dénouement de l'intrigue et la fin de l'histoire; car la première rencontre offre à l'errance du héros un but, donc un sens, et ouvre le chemin de la quête, tandis que la deuxième clôt, de manière dramatique mais finalement heureuse, cette quête.
L'importance de la figure en-soi du Mentô est due au fait qu'il est lui-même le lieu de la manifestation de la Force - selon l'expression utilisée dans le roman - ou du sacré, dirions-nous. Il est à la fois guérisseur ou médecin-man, magicien - et qui ne se livre pas nécessairement à l'exercice de la magie dite « blanche », on s'en doute, car, selon les croyances populaires, il peut empoisonner à distance -, il est jeteur de sorts, il dispose d'un savoir ancestral, auquel il fait appel dans les moments de crise et qu'il dispense à ceux qu'il défend, il est donc aussi guide spirituel, bref, comme son nom semble l'indiquer, il est le Mévrrnp des siens. Or, dans ces circonstances, le lieu où il vit est hautement significatif.
Voici le moment de la première rencontre, qui se passe exactement lorsque le héros, devenu libre de manière complètement inattendue, hésite encore à quitter l'Habitation [la plantation], car « l'idée de partir [lui] sifflait [...] un vieux conte de misères. », vu qu'à l'époque où ces événements ont lieu, l'esclavage (la Traite des nègres) n'était pas encore aboli(e). Tandis qu'il réfléchissait à ce dilemme, partir ou ne pas partir,
un frôlement zinzola derrière lui. Il se trouvait au fond de l'habitation, en un côté où la terre s'enroulait sur elle-même avant de s'élancer en morne sous un noeud de razziés. Et là, ainsi, comme ça, tout bonnement, il vit du coco de ses z'yeux ce que tout averti aurait bien aimé voir : un Mentô (Chamoiseau 1992 : 122.)
« Au fond de l'habitation, en un côté où la terre s'enroulait sur elle-même avant de s'élancer en morne sous un noeud de razziés » : description qui insuffle du mouvement au paysage, sans doute. Mais, avant cela, ce fond de l'habitation, comme on dirait « tout au fond du jardin », et qui désigne à la fois un endroit secret et situé en marge du territoire - tout au bout de la plantation, dans une zone située au pied des mornes. La description connote donc aussi la profondeur de cet espace - d'abord par ce fond de la plantation, substrat sur lequel celle-ci est fondée, et puis par ce mouvement, comme de révolte, de la terre elle-même. Le paysage décrit, apparemment banal, semble acquérir en ce contexte des valeurs éthiques : la terre - ou plutôt la force souterraine qui se manifeste à travers elle, qui peut la déplacer -, par son mouvement révulsif, semble se soulever contre l'étendue id est l'existence de la plantation, et lui mettre, par le morne qu'elle élève devant elle, une fin, lui imposer une limite. Dans le pli descriptif de la phrase, tout un drame symbolique et exclusivement visuel semble se jouer et le détail géographique réfléchir la condition injuste et tragique de toute une population. Le Mentô, lui, habité par la Force, ne pouvait résider en un meilleur endroit. Mais chez lui la Force s'exerce surtout par la Parole - par le dire sacré. Le premier des Mentô parle au héros de manière plutôt sibylline, le dernier transmet à l'héroïne, silencieusement, la Révélation, les secrets de la Force, en achevant ainsi l'initiation de ce protagoniste à double face, de ce héros redoublé. Détenir la Force de la Parole : question essentielle dans le monde romanesque de Patrick Chamoiseau.
Notons pour l'instant le caractère paradoxal de cet espace occupé par le sorcier : il est un espace, comme on l'a pu constater, qui se définit par sa marginalité - c'est le plus éloigné point de la plantation - et pourtant, parce qu'il est le lieu de la manifestation de la Force - de la hiérophanie, comme dirait Mircea Eliade - , il est absolument central. Bien réel, il appartient à l'Habitation et toutefois il ne lui appartient pas, car il possède d'autres qualités. Ce caractère paradoxal en est d'ailleurs repris dans la personne du Mentô. Car celui-ci jouit, entre autres, du don de l'ubiquité - autant dans l'espace physique, que dans celui social - dans le système économico-social de la plantation. Visible et invisible, punissable mais jamais puni, esclave et pourtant libre :
Un Mentô, dit la parole [avec minuscule ici, donc la tradition], n'a jamais souffert du fouette ou du cachot ; à l'heure des fers et de la barre on les oubliait net ; les envies méchantes de qui que ce soit ne s'exerçaient jamais contre eux. Et c'était là (s'il fallait savoir les trouver) l'insigne même des Mentô. Ils vivent parmi les hommes sans bruit et sans odeur, en façons d'invisibles (Chamoiseau 1992 : 63).
Et un peu plus loin :
mon Esternome arguait qu'un Mentô n'était jamais esclave. On pouvait, Marie-Sophie, porter des chaînes aux pattes et nourrir dans sa tête un beau zibié volant. Plus d'un nègre prétendu libre charriait sous ses cheveux les chaînes abrutissantes des misérables kongos. S'il y avait des marrons dans les mornes, il y avait aussi des nègres en marronnage au mitan [milieu] des bitations, si bien que je vis le Mentô à une heure durant laquelle il devait se trouver à la garde d'on ne sait quoi, alors qu'il n'y était pas tout en y étant, vu que personne ne voyait son absence. Car il n'était pas absent, tu comprends... (Chamoiseau 1992 : 63, 64).
Ce qui, d'une autre perspective, n'est qu'une façon de dire la force de la liberté intérieure par le biais du réalisme magique, sinon du pur fantastique.
L'endroit où vit l'autre Mentô, le vieux-nègre sorcier rencontré plus tard par la fille d'Esternome, Marie-Sophie, cet endroit est lui aussi marginal, et quasi-secret :
le nègre guérisseur [.] habitait tout au fond du Quartier, dans un endroit couvert par une végétation impénétrable, pleine d'ombres et d'odeurs magiciennes que nous appelons : la Doum (Chamoiseau 1992 : 34).
C'est, de nouveau, une zone maintenant explicitement « profonde », un petit territoire placé comme dans un interstice du monde environnant. Et même si cette zone est la propriété du « béké » qui détient là, à côté de l'En-ville (de la capitale), de grands réservoirs pétroliers - en fait, il s'agit de la fameuse société pétrolière américaine Texaco -, cette zone jouit qualitativement d'un autre statut (abritant, pour l'imaginaire populaire, des « diableries »). Bref, on retrouve, là encore, et visiblement cette fois-ci, un territoire imprégné de sacralité :
La Doum était un monde hors du monde, de sève et de vie morte, où voletaient des oiseaux muets autour de fleurs ouvertes sur l'ombre. Nous y percevions des soupirs de diablesses que des enfants somnambules surprenaient à rêver dans un creux d'acacias. Elles leur lançaient des papillons de nuit aveuglés de soleil. A cause de cela, personne ne s'y aventurait. Nous demeurions au loin, sur ces roches de rivière où se lavait le linge. Aujourd'hui, la rivière n'a plus le même allant, elle est boueuse et ne sert plus à rien, et les diablesses semblent avoir disparu (Chamoiseau 1993 : 34, 35).
Ce domaine, où vit, quasi invisible pour les autres et difficilement accessible, le dernier représentant des Mentô, institue lui aussi une rupture dans l'espace et dans le temps - car il se trouve en dehors du monde et du temps, tout en s'y trouvant - c'est une sorte de paradis naturel qui perdure de façon miraculeuse et dont la Force qui s'y manifeste reste toujours agissante. Décor fait d'éléments matériels extrêmement pauvres, dérisoires, mais surtout de l'éclat grandiose d'une nature primordiale, éternelle :
Papa Totone vivait dans une case en bois-caisse. Elle semblait d'un autre âge. Je ne voyais sur les cloisons aucune vielle inscription. C'était un bois noirâtre, lustré par un temps immobile. Il m'avait allongée sur sa paillasse dans un environnement de poteries étranges. Une grosse laine couvrait une cloison. Chaque coin de la case portait une bobèche d'huile. Lui, semblait vivre au-dehors, sous le dôme des grands arbres, au pied de la cascade. Il y cueillait des z'habitants et des poissons-lapias qu'il faisait cuire sur quatre roches d'un feu sans fin. L'endroit semblait un oeuf de verdure zébré de cordes luminescentes. On y distinguait l'agonie d'un millier de gouttelettes. La fougère faisait arbre. L'herbe grasse renforçait les ombres. Une mousse lustrait les rives de la rivière qui s'écoulait plus claire qu'une vitre de magasin [comparaison surprenante - et simplette! mais elle fait revenir ce paysage aux temps modernes, en ménageant le passage vers ce qui suit :] Seule l'odeur folle de l'En-ville venait offusquer l'ensemble, le bruit aussi des camions très proches qui longeaient la corniche afin de s'en venir aux réservoirs de Texaco.
Papa Totone semblait avoir admis cette étrangeté. L'En-ville bruissait autour, mais lui ne semblait pas l'entendre (Chamoiseau 1992 : 316).
Or, ces deux espaces ont tous les deux les caractéristiques de ce que Michel Foucault avait nommé la hétérotopie. Ce sont des hétérotopies qui sont aussi des hétérochronies et qui marquent, dans la géographie réelle, autant de ruptures qualitatives ; ce sont les espaces d'un autre espace, des espaces intérieurs qui nourrissent l'espace extérieur et qui pourtant s'enracinent en lui.
Christine Chivallon distinguait trois types d'espaces dans le roman Texaco : l'espace-racine, appartenant à l'En-ville (c'est-à-dire caractéristique pour l'occidental implanté, « sédentarisé » dans les Caraïbes, type d'espace traduisant une identité-racine), puis l'espace-émietté (que l'on pourrait aussi nommer espace cloisonné), caractérisant cette fois-ci les habitats créés par la diversité créole dans les mornes, espace rattaché à une identité-mobile, et, enfin, l'espace-rhizome (d'inspiration deleuzo-guattarienne, sans doute), correspondant au nouveau type d'habitat représenté par le quartier Texaco et définissant une identité-rhizome. Or, cette typologie me semble assez problématique en ce qui concerne le terme d'espace-racine : il est abusif, je crois, d'accorder cette structure mentale uniquement aux Blancs Créoles, dans la mesure où, justement, ils sont des Créoles, et même s'ils ont importé et gardée cette structure ; au fond, de toutes les races, ethnies, populations qui forment aujourd'hui le peuple martiniquais, aucune ne peut être déclarée comme indigène - les véritables indigènes ayant été décimés des siècles auparavant; toutes s'y sont donc trouvés, de gré ou de force, en situation d'exil. Apparemment, la même remarque pourrait être faite à Chamoiseau : car le roman semble opposer à l'espace des Blancs Créoles (espace-racine, selon Chivallon) un autre espace-racine, celui figuré justement par ces zones sacrées, paradisiaques, organiques où vivent les Mentô, espace auquel correspondrait une identité ayant pour trait définitoire la négritude créole. Or, justement, on ne pourrait pas invoquer ici, comme semble le faire Chamoiseau, l'argument de l'origine, même si, disons, le sorcier antillais semble être plus proche de la nature, donc de la terre, que le prêtre chrétien. Sauf que, en y regardant de plus près, on constate que les espaces où vivent les Mentô acquièrent leur caractère sacré non pas tant du rapport étroit reliant l'être du Mentô et la terre (la nature), mais, et ceci essentiellement, de la Parole - du dire sacré dont le seul véhicule de transport et de préservation demeure l'oralité. Mais, d'autre part, justement dans la mesure où il est construit comme une épopée et comme un mythe fondateur, le roman de Chamoiseau ne pouvait pas se passer d'un légitimant retour à de fabuleuses, mythiques origines, même si ces origines sont elles aussi transplantées, même si, par leurs transformations au fil du temps, elles ont acquis une individualité à part. Or, c'est l'exercice de la Parole qui modifie ici les paysages et crée ces espaces mythiques.
L'espace-rhizome que le quartier Texaco veut inaugurer (ou la « diversalité ») trouve donc - et de manière tout à fait logique - son fondement dans la négritude créole. Les Mentô sont des « vieux-nègres », jouant le rôle de l'esprit du lieu. De cette façon, le quartier Texaco que la protagoniste réussira à fonder et à faire exister légitimement va capter et va continuer la sacralité du lieu et son caractère hétérotopique. Texaco sera une « contre-ville » non seulement dans le sens où ce qui naît organiquement s'oppose à ce qui est créé artificiellement, où le désordre de la vie s'oppose à un ordre - cartésien ou pas - imposé, mais aussi par l'absorption de cette sacralité ancestrale (même si transplantée elle aussi) dans laquelle le peuple des nègres créoles se reconnaît, par et avec laquelle il continue à s'identifier.
Le Mentô et son entour. Remarks on Space as the Source of Identity in Patrick Chamoiseau's Texaco
The article analyses the manner in which a spatial identity is defined for the Mentô, in Patrick Chamoiseau's novel Texaco, showing the symbolic charge that pervades, by means of stylistic devices, the description of the physical space this type of character inhabits. Upon a more thorough analysis, the space inhabited by this type of shaman or "wiseman" proves to be significant on a symbolical level: indeed, the first Mentô, the one which stands at the beginning of the quest that both heroes of the novel in turn will undertake, lives on a border - the one that separates the territory of the Plantation-prison from that of the rebellious Blacks, hidden in the forests of the mountains; whereas the space inhabited by the second Mentô resembles a valley of paradise, which seems to be hiding somewhere in the interstices of reality as we know it; both spaces seem to pertain of sacrality, to be linked to a "Force", but their secret, slowly revealed throughout the novel, proves to lie not in the way they are linked to the land, not in their defining a root-like identity, but in the way they take root in the sacred speak itself (la parole sacrée).
Bibliographie
Chamoiseau 1992 : Patrick Chamoiseau, Texaco, Gallimard, Paris.
Chancé 2010 : Dominique Chancé, Patrick Chamoiseau, écrivain postcolonial et baroque, Honore Champion.
Chivallon 1996 : Christine Chivallon, Éloge de la « spatialité »: conceptions des relations à l'espace et identité créole chez Patrick Chamoiseau, in L'espace géographique, vol. 25, no. 2 (1996), p. 113-125.
Gauvin 1999 : Lise Gauvin, Écriture, surconscience et plurilinguisme : une poétique de l'errance, dans Christiane Albert (dir.), Francophonie et identités culturelles, Paris, Karthala (Lettres du Sud), 1999, p. 13-29.
Molinari 2004 : Chiara Molinari, Réseau spacial et linguistique : le cas de Patrick Chamoiseau, in "Glottopol", no. 3 (janvier 2004), p. 109-120.
Radu I. PETRESCU*
* Université "Alexandra loan Cuza", Iaçi, Roumanie.
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Copyright "A. Philippide" Institute of Romanian Philology, "A. Philippide" Cultural Association 2012
Abstract
The article analyses the manner in which a spatial identity is defined for the Mentô, in Patrick Chamoiseau's novel Texaco, showing the symbolic charge that pervades, by means of stylistic devices, the description of the physical space this type of character inhabits. Upon a more thorough analysis, the space inhabited by this type of shaman or "wiseman" proves to be significant on a symbolical level: indeed, the first Mentô, the one which stands at the beginning of the quest that both heroes of the novel in turn will undertake, lives on a border - the one that separates the territory of the Plantation-prison from that of the rebellious Blacks, hidden in the forests of the mountains; whereas the space inhabited by the second Mentô resembles a valley of paradise, which seems to be hiding somewhere in the interstices of reality as we know it; both spaces seem to pertain of sacrality, to be linked to a "Force", but their secret, slowly revealed throughout the novel, proves to lie not in the way they are linked to the land, not in their defining a root-like identity, but in the way they take root in the sacred speak itself (la parole sacrée). [PUBLICATION ABSTRACT]
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