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Je ne crois pas qu'il m'ait reconnu lorsque je suis passé le visiter à l'hôpital avec un collègue avant de quitter Montréal pour mes vacances de juillet, quelques semaines avant son décès. J'aurais pourtant bien souhaité pouvoir échanger une dernière fois avec lui. Il était très malade et n'était plus de taille dans cette lutte qu'il menait courageusement depuis plus de deux ans contre la maladie. Bien qu'elle m'ait rendu triste, la nouvelle de son décès à mon retour de vacances ne fût pas une surprise : celui qui avait été mon analyste et qui était devenu un ami estimé nous avait quitté!
Je l'ai choisi comme analyste il y a plus de trente ans. Je terminais alors mes études médicales à Québec et animé des ambitions les plus grandioses, je souhaitais entreprendre une psychanalyse avec le plus « extraordinaire » des psychanalystes que je pourrais rencontrer à Montréal. La culture était porteuse de promesses (Pierre Daco, 1965, Les triomphes de la psychanalyse-, Bibliothèque Marabout, service/MS 29) et tout paraissait possible! Après quelques rencontres d'analystes, j'ai arrêté mon choix sur Jean-Baptiste Boulanger. Le fait qu'il avait...