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Le processus de la recherche historique initié voilà quelques années dans notre pays révèle clairement cette préoccupation scientifique majeure ainsi que les nombreux efforts et labeur de réflexion et d'interrogations pour une meilleure connaissance et appréhension des sources et archives historiques relatives aux principaux évènements qui ont marqué, d'abord, l'histoire de l'Algérie et, ensuite, ses relations avec l'Europe, notamment l'Espagne dont les profondes attaches nous unissent depuis l'époque de Al Andalus.
Aborder l'histoire moderne d'Oran, c'est évoquer nécessairement la politique africaniste de l'Espagne avec le mythe unificateur et confus d'une « Espagne africaine » à partir d'une panoplie de sentiments d'autodéfense préventive d'un impérialisme conquérant et de croisade contre l'infidèle.
Le début des conflits entre l'Espagne et l'Algérie remonte à la fin du XVe siècle avec la reconquête des territoires de Al Andalus, et avec l'extension du pouvoir des Rois Catholiques jusqu'en Algérie avec la prise d'Oran en 1509.
Avant son invasion, la ville affichait alors une remarquable situation économique, sociale et culturelle, selon le témoignage et description de l'historien Alvarez Gómez : « Au XVe siècle, Oran avait connu une splendeur et une physionomie de grande cité sous le règne des Zianides, avec ses six milles maisons, ses mosquées, ses écoles comparables à celles de Cordoue, Séville et Grenade, ses nombreux thermes et ses magnifiques édifices. »
D'autres références espagnoles signalent l'importance de la ville et de son port stratégique : « Le port d'Oran représentait la clef pour s'emparer de cette deuxième ville, magnifique passerelle de commerce, parce qu'au XV e siècle, des commerçants catalans pratiquaient le commerce. Des Génois descendaient à Oran, et maintenant ce qu'on voit à leur place, c'est une armée. »
Dès la conquête de Mers-el-Kébir en septembre 1505 par Diego Fernandez de Córdoba, celle d'Oran devenait imminente pour sauvegarder la première et satisfaire les visées expansionnistes du cardinal Ximenez de Cisneros qui, quatre années plus tard, un 19 mai, s'empara d'Oran non sans difficultés et désastre. Aussitôt occupée, la ville fut soumise à un saccage et massacre impitoyables de la population. Du riche butin réparti entre les soldats, Cisneros Ximenez se contenta, lui de s'approprier tous les ouvrages arabes, qu'il emporta avec lui à son retour en Espagne.
Cependant, on peut dire que la présence...