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Dans la période qui a précédé la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio+20 (20-22 juin 2012), la Francophonie, par le biais de sa revue Liaison Energie-Francophonie (LEF), a publié deux numéros1 consacrés à cet événement majeur pour lequel les attentes étaient très élevées. En effet, de tels sommets qui réunissent les leaders du monde dans le but d'établir les paramètres de nouvelles voies de développement ne sont pas monnaie courante. Le fait que l'événement prenne place dans la même ville qui avait accueilli le Sommet de la Terre de Rio 1992 faisait également en sorte d'attiser les espoirs. Le Sommet de 1992 avait en effet lancé les trois grandes conventions des Nations Unies (changements climatiques, biodiversité et lutte contre la désertification), toujours actives aujourd'hui, une Déclaration définissant des Principes, ainsi que l'Agenda 21. Un peu moins de deux ans après Rio+20, maintenant que la poussière est retombée, quel bilan pouvons-nous dresser de cette conférence, quelles perspectives ont été ouvertes et quelles sont les actions à entreprendre dans l'agenda à venir?
Dans cette première section de ce numéro spécial, nous vous proposons d'abord un bref retour en arrière pour faire le bilan de Rio+20.
Je crois que jamais la conscience de vivre dans un monde unique, dont nous ne pouvons sortir rapidement pour trouver ailleurs des solutions, jamais cette conscience n'a été aussi forte, ni aussi partagée. Mais, malheureusement, je crois que jamais, également, l'enchevêtrement des intérêts, l'expression des besoins, le désir de préserver des acquis n'ont été aussi intenses, aussi complexes, aussi difficiles à analyser et à démêler. Jamais le risque d'incohérence n'a été aussi constant, ni aussi pesant.
Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie (extrait de son discours prononcé au Forum francophone préparatoire de Lyon)
Un bilan équivoque
Après deux ans de pourparlers, Rio+20 a finalement livré un résultat équivoque, que chacun pourra interpréter selon sa propre grille d'analyse, pour conclure à son échec ou à son succès .Vertement critiqué par les écologistes en raison de son manque d'ambition, le document final, L'avenir que nous voulons, a néanmoins été qualifié « d'équilibré» par les délégués qui ont reconnu que toutes les parties avaient fait des concessions2.Afin de bien comprendre dans quelles dynamiques se construit l'après Rio+20, il est essentiel,...